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Édito

Ca bouge à Cupertino…

La présentation par Apple des résultats de son 2e trimestre 2006 a été sans surprise l’occasion pour la société d’annoncer de nouveaux records même si c’est pour un 2e trimestre, après les sommets atteints lors du trimestre précédent. Même si une “pause” est très officiellement reconnue dans les livraisons de Macintosh, il s’agit paradoxalement d’une bonne nouvelle : décidément les choses bougent à Cupertino…

Boro

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La présentation par Apple des résultats de son 2e trimestre 2006 a été sans surprise l’occasion pour la société d’annoncer de nouveaux records même si c’est pour un 2e trimestre (voir la dépêche du 20 avril), après les sommets atteints lors du trimestre précédent. Même si une “pause” est très officiellement reconnue dans les livraisons de Macintosh, il s’agit paradoxalement d’une bonne nouvelle : 1 million cent-douze mille unités vendues et 4% de hausse dans les ventes de Macs dans un trimestre réputé creux auraient été accueillis il y a à peine 3 ans comme une divine surprise, même si les résultats du secteurs japonais dévissent avec une étonnante baisse de 20%. Ceux du secteur Europe sont en revanche très encourageants avec une progression de 14% en volume, et 37% en revenus pour le même trimestre de l’année précédente.

Après un trimestre de Noël et une année fiscale 2005 de tous les records, et même si l’engouement autour des nouvelles machines Intel ne se dément pas, la gamme de la Pomme se retrouve en effet au milieu du gué avec chaque segment de sa gamme partagé entre processeur PowerPC et Intel : l’entrée et moyenne gamme de bureau sur Core Mono et Core Duo, quand le haut-de-gamme professionnel est toujours sous IBM PowerPC G5. En ce qui concerne le segment très porteur des machines nomades, ce sont les MacBook Pro qui ont bénéficié les premiers des processeurs Core Duo et les iBook qui sont toujours construits autour d’un Motorola PowerPC G4. L’absence des 3 grands partenaires logiciels historiques que sont Adobe, Microsoft et Quark parmi les éditeurs proposant d’ores et déjà une version ‘Universal Binary’ a fait partie sans surprise des points de frottement identifiés par Peter Oppenheimer et Tim Cook, qui ralentissent actuellement l’adoption de la nouvelle plate-forme.

Même si la compagnie s’est déclarée “fière” de son portable grand-public et si celui-ci doit rester pendant encore quelques semaines comme une option disponible à certains acteurs du marché de l’éducation, c’est vraisemblablement parce que la sortie de son successeur le MacBook a été programmée vers le mois de mai – voire celui de juin – que les prévisions sur le trimestre prochain son relativement modestes et équivalentes à celles présentées mercredi soir, quand le 3e trimestre fiscal d’Apple qui couvre les mois d’avril, mai et juin est traditionnellement bon, grâce aux achats institutionnels du secteur scolaire traditionnellement planifiés avant les départs en vacances. C’est d’ailleurs pour les mois de juillet à septembre que la Pomme anticipe le sommet de ses ventes au secteur de l’éducation : avec l’arrivée probable des remplaçants des PowerMac G5 coïncidant avec la WWDC`06 (voir la dépêche du 20 avril), les courses de rentrée s’annoncent passionnantes ! Il reste à espérer que l’Apple Expo de septembre le soit toute autant…

Au chapitre de la musique en ligne, les choses sont en revanche nettement radieuses puisqu’avec 8 millions et demi tout juste d’iPod vendus, la progression continue d’être spectaculaire : ce sont désormais plus de 50 millions d’iPod tous modèles confondus qui ont été livrés par la Pomme depuis novembre 2001. Mieux, les parts de marché de l’iPod aux États-Unis ont encore progressé, passant de 71 à 78% ! Dans les autres pays, c’est bien entendu au Japon (54%) et au Royaume-Uni (40%) mais aussi en Australie et au Canada que la Pomme règne (presque) sans partage sur le gâteau des baladeurs numériques, avec la ferme intention d’en croquer davantage dans d’autres pays comme l’Italie, l’Espagne, l’Europe de l’Est, la Chine ou la Corée. Quant au marché français, il a lui décollé en passant de 4 à 11% mais dans une bien moindre mesure que son homologue allemand.

Quand à l’iTunes Music Store, il fonctionne officiellement de façon rentable, bien que Peter Oppenheimer et Tim Cook se soient refusés à donner davantage de détails. Le modèle industriel de la musique numérique reste d’ailleurs un sujet sensible au 1, Infinite Loop, Cupertino puisque les 2 compères, s’ils se sont félicités d’une marge brute de 29,8% et d’un bénéfice opérationnel de 12,4%, ont tout au plus consenti à lâcher que la marge brute de l’iPod était supérieure à 20%… La société détient désormais 87% du marché de la musique en ligne aux États-Unis, portée par un catalogue qui comprend presque 3 millions de titres.

C’est donc une société en pleine transition qui a présenté ses comptes, transition à plus d’un titre puisque l’on a appris récemment qu’elle avait fait l’acquisition d’un Data Center sur-équipé dans la vallée de San José toute proche, mais également de 9 propriétés attenantes à Cupertino, afin d’y construire un second campus sur pas moins de 20 hectares (voir la dépêche du 20 avril). Si comme le rappelait Steve Jobs lors de sa petite présentation au conseil municipal, Apple a triplé son chiffre d’affaires au cours des 5 ou 6 dernières années en passant de
6 à 20 milliards, c’est aussi en appliquant les méthodes qui lui ont permis de présenter des résultats très flatteurs malgré un activité en demi-teinte : des approvisionnements en composants et des coûts de développement maîtrisés, même si la rationalisation de la production par l’utilisation au maximum de pièces identiques d’un ordinateur à l’autre peut avoir un revers, en cas de succès inattendu de l’un des modèles…

Il lui reste à passer cette phase de plateau et achever sa transition, en intégrant cette fois l’autre composante du time to market : le “zéro défaut” à présent qu’elle ne pourra plus s’abriter derrière le particularisme du PowerPC. Le Mac sera-t-il un Intel comme les autres? :langue