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Édito

La Pomme chahutée à la corbeille…

L’action AAPL a été malmenée à la séance d’hier à Wall Street, en même temps que Dell et Microsoft, sur fond de rumeur de ‘profit warning‘. Microsoft a perdu près de 2% après l’annonce de la rallonge infligée par l’Union Européenne , Dell ayant lui cédé près de 2,5% à 22,38 $ et des volumes importants, plus très loin de son plus bas de décembre 2001 sur des craintes de ralentissement de son activité en Europe.
Les “analystes” ont-ils encore tout faux?

Boro

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L’action AAPL a été malmenée à la séance d’hier à Wall Street, en même temps que Dell et Microsoft, sur fond de rumeur de ‘profit warning‘. Microsoft a perdu près de 2% après l’annonce de la rallonge infligée par l’Union Européenne (voir la dépêche d’hier), Dell ayant lui cédé près de 2,5% à 22,38 $ et des volumes importants, plus très loin de son plus bas de décembre 2001 sur des craintes de ralentissement de son activité en Europe.

Le cas d’Apple prêterait à rire si n’étaient en balance un certain nombre de milliards de dollars qui seraient bien utiles employés ailleurs, plutôt qu’à jouer à se faire peur. Le titre a ainsi clôturé en baisse de 4,8%, à 52,96 $. Même si celui-ci est remonté à 53,3 $ en début de matinée, il a touché un plancher depuis 9 mois, après que Robert Semple, analyste au Credit Suisse First Boston, ait avancé la possibilité de voir la société émettre un avertissement sur le bénéfice de son 4e trimestre (50 cents non distribués par action contre 52 espérés par les analystes) avec un chiffre d’affaires inférieur aux attentes de Wall Street (entre 4,6 et 4,8 milliards de $, contre les 4,9 du sacro saint consensus) pour l’année. L’arrivée du Godot de la musique numérique opportunément révélée par Engadget (voir la dépêche) ne semble pas étrangère à la nervosité ambiante, encore que les “marchés” semblent enfin avoir fait le deuil de voir le fameux “iPod killer” promis tous les trimestres effectivement détrôner le baladeur d’Apple… La Pomme est par ailleurs supposée attendre la rentrée de septembre pour présenter sa nouvelle ligne d’iPods, à temps pour préparer sa saison de Noël

A toutes fins utiles et même si l’acuité qui a été jusqu’ici celle des prévisionnistes de Wall Street sur l’iPod est justement ce qui pourrait laisser suspecter un beau succès du baladeur de Microsoft, rappelons que le 4e trimestre 2005 avait vu un bénéfice précisément de 50 cents par action (contre 13 pour le 4e trimestre 2004), et un chiffre d’affaires de 3,68 milliards sur la même période 2005 (le meilleur de son histoire) contre 2,35 pour le 4e trimestre 2004. Autant dire qu’avec les 4,6 milliards de la fourchette basse de Semple, le navire Apple serait en perdition avec 27% de progression de son C.A…
Rappelons que c’est le même Robert Semple qui fin mai dernier estimait “qu’Apple en était toujours aux premières étapes de l’expansion de l’iPod“, avec”une progression des livraisons possibles de 20% au moins“. Celui-ci estimait la base installée à 40 millions d’unités… lorsque celle-ci – de l’aveu même d’Apple – était déjà de plus de 50 millions à cette date. Voilà qui laisse effectivement une marge de progression de 25%…

Le 4e trimestre ne pourrait pourtant par être si “mauvais” que les analystes le redoutent, le comportement des machines d’Apple étant plus que rassurant : la demande est au rendez-vous (voir la dépêche du 14 juin), au point que les délais de livraison des différents MacBook et MacBook Pro s’étalent à nouveau entre 3 et 10 jours ouvrables, en fonction des modèles. Quant à l’iMac-E, il a du être réservé aux institutions auxquelles il était destiné, le temps sans doute de remettre à niveau l’iMac grand-public pour le rendre davantage attractif.

La véritable tendance pour le dernier trimestre de l’excercice d’Apple ne pourra être donnée qu’avec d’une part la sortie, l’accueil – et la finition – réservés aux très attendus successeurs des PowerMacs, et d’autre part en examinant la tenue des ventes de la gamme actuelle d’iPod au 3e trimestre qui va bientôt échoir. Elle dira paradoxalement quelque chose de la performance de celle qui sera confrontée à l’automne à celle du rival de toujours, Microsoft… si tant est que celle-ci voit le jour à l’heure prévue. D’ici là, les “analystes” de Wall Street seront sans-doute condamnés à courir derrière leurs propres prévisions. Ce sont les mêmes qui, voici 2 ans, s’inquiétaient de voir l’iPod peser d’un poids trop conséquent dans l’assiette des revenus d’Apple… Et si décidément à Cupertino on ne faisait rien comme tout le monde? (voir l’édito du 20 juin)