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Prospective

Bento 2 suit son bonhomme de chemin

Dominique Goupil le président de Filemaker, Inc était de passage vendredi à Paris. L’occasion d’évoquer avec MacPlus l’arrivée de Bento 2, et plus largement la stratégie et le positionnement de Filemaker.

Boro

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Bento2

Bento2

Native sous DOS mais présente peu après les premiers mois du Macintosh, l’application de base de données a ensuite rejoint le giron d’Apple, d’abord sous la marque Claris puis par FileMaker Inc. La société était résolument orientée vers le marché professionnel avec Filemaker Pro et ses déclinaisons Server – présentes à la fois sur Mac et Windows – jusqu’à l’automne dernier, date à laquelle elle a tenté une première incursion vers les usages personnels ou familiaux, en tirant plus spécifiquement parti de Leopard et de ses fonctionnalités. Dominique Goupil, Le Président de FileMaker inc, Thomas Kunetz, Directeur technique de FileMaker et Fanbienne Barro, Directrice Marketing on fait le point avec MacPlus sur la version 2 de Bento, et plus globalement sur la société.

Pour Dominique Goupil, ce qui était au départ un test pour voir ce qu’il était possible de faire en tirant parti des nouveautés de Leopard, en s’appuyant certaines iApps comme iCal, ou le Carnet d’Adresses, a rencontré pas mal de succès. L’heure était donc venue d’aller plus loin avec Bento 2, “en s’appuyant en particulier sur les demandes des utilisateurs : la nouvelle version intègre ainsi de la même manière des données en provenance de Mail.app, mais également d’iWork ou d’iLife.” Il est ainsi possible d’importer des photos, ou des données depuis un tableur, par simple copier-coller, qui vont automatiquement se transformer en champs auxquels ont pourra affecter des valeurs.

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Cette intégration plus poussée avec iWork dont il devient plus que jamais le pendant se fait d’ailleurs à un double niveau, puisqu’il est non seulement possible de poser un lien direct, comme avec n’importe quel fichier, d’intégrer les données elles-mêmes en collant des cellules et de changer les données, mais il est également possible d’exporter sous des nouveaux formats, comme Numbers ou même Excel par exemple sans pour autant passer par un format intermédiaire, et même de partager ses modèles avec ses amis ou ses collaborateurs.

Une vocation familiale avant tout…

Dominique Goupil souligne ainsi la dimension personnelle, familiale voire micro-entreprenariale de Bento : “il y a deux exemples d’utilisation de Bento que nous reprenons souvent : c’est celle de cet élevage de chèvres du Tennessee qui utilise Bento pour la gestion de son cheptel, ou bien de ce critique à la retraite, fan de Duke Ellington qui a créé un fichier avec les morceaux de sa collection, répertoriés avec tous les détails des différents enregistrement ; Bento qui lui permet d’écouter chaque version directement dans la fiche, et de se rendre compte ainsi des différences qui peuvent exister entre les époques pour un même morceau. Ça c’est le genre d’utilisation personnelle que l’on peut avoir, en créant sa propre base de données en quelques minutes.

Pour le président de FileMaker, sa présentation en stand alone en fait ainsi un compagnon naturel de la suite bureautique d’Apple dont il est complémentaire, mais également du Mac lui-même. “C’est un peu comme quand vous achetez des chaussures, on essaie de vous vendre également des chaussettes. Je pense que c’est une bonne image, ça peut-être utile d’avoir des chaussettes” résume-t-il en souriant.

… tournée vers l’expérience utilisateur

Quant à pousser plus loin l’intégration avec iLife ou iWork – par exemple en s’appuyant sur MobileMe en capitalisant sur l’expérience acquise avec le Web Compagnon de FileMaker Pro ou sur celle de FileMaker Mobile disparu depuis 2 ans – quand son concurrent 4D ou même Oracle proposent d’ores et déjà des versions “client léger” pour l’iPhone, la parenté de la démarche avec la maison-mère de Cupertino saute immédiatement aux yeux : c’est la qualité de l’expérience-utilisateur qui est immédiatement mise en avant ; on souligne en particulier que le programme existe à peine depuis un an et que la priorité a porté, après l’intégration des données d’iCal ou du Carnet dans la première version, à répercuter les demandes des utilisateurs. En ce qui concerne l’iPhone, FileMaker possède certes une expérience en matière de plate-forme mobile, mais les nouveaux terminaux tactiles sont assez radicalement différents des PDA, tels qu’on les connaissait auparavant. Ce que Dominique Goupil résume par la formule : “FileMaker sur iPhone, oui : mais pour quel usages?”, avant de se donner le temps de la réflexion.

Pour autant, et malgré le contre-exemple que pourrait représenter Bento, lorsqu’on l’interroge sur le sens de maintenir FileMaker Inc en tant que filiale à part entière d’Apple, quand tous les autre logiciels – y compris pour Windows – sont estampillés par la Pomme et proposés en son nom, le Président tient à différentier sa société : la structure fonctionne et l’entreprise a sa cohérence, une histoire et une spécificité, bien reconnue sur le marché professionnel puisqu’elle vend un bon million de copies chaque année, avec la particularité d’être valables en même temps sur les plate-formes Mac et Windows avec la même expérience-utilisateur, positionné sur le workgroup et non sur le grand-public.

Davantage qu’une quelconque défiance vis-à-vis de la maison-mère et son charismatique patron, on doit probablement voir là la part du chemin qui reste à parcourir à Apple avant de s’imposer en tant que solution pérenne au sein de l’entreprise, même si l’iPod et l’iPhone ont d’ores et déjà fait beaucoup en ce sens. Les nouvelles machines attendues pour ce soir lui permettront-elles d’aller plus loin? On se prend à rêver d’une Tablette qui viendrait s’enchâsser dans le corps de l’écran de bureau, et destinée aux travailleurs nomades et aux étudiants.

Bento 2 est disponible immédiatement en version française, pour un tarif inchangé de 39 €. Le pack de 5 licences reste lui aussi à 79 € TTC.

“Moi, mes souliers…”