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Exclusif: d’où sort l’info du Point?

Info MacPlus : qui a intérêt à brouiller les cartes ? Des sources à Bruxelles qualifient de “mensonges” les infos sur la supposée colère de M. Barroso

Boro

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Info MacPlus : Paquet Télécom : prononcez “Pataquès”. Décidément, cet amendement 138 du fameux paquet Télécom commence à prendre des relents particuliers… Hier soir, nous rapportions le dernier développement de l’affaire, cette fois sous la forme d’une exclusivité du Point.fr. Selon ces informations, José Manuel Barroso aurait piqué une grosse colère, et désavoué la position de Mme Redding la Commissaire en charge du dossier, et regretté auprès de Pierre Sellal, le représentant français à Bruxelles, la publication prématurée du “communiqué” dont nous vous avions livré la teneur lundi en avant-première (voir la dépêche et l’Edito du 6 octobre), en dehors des règles collégiales habituelles de la Commission.

Or selon nos propres informations, la réalité serait sensiblement différente des propos rapportés par le site du Point : le fameux communiqué auquel il est fait référence ne serait en réalité que la transcription de la communication orale de la position de la Commission à propos de la lettre de la présidence française à M. Barroso, validée par Johannes Laitenberger le porte-parole en chef de la Commission et distribuée ultérieurement aux journalistes pour éviter toute erreur d’interprétation. Pas une information ne ”sort” en effet à la Commission sans l’imprimatur préalable du porte-parole en Chef, lequel rapporte directement à M. Barroso ; très expérimenté, Johannes Laitenberger parle d’ailleurs couramment le portugais : peu de chances que l’on puisse invoquer des problèmes de traduction !
_Au surplus et toujours selon nos informations, des sources proches de la Commission se sont déclarées pour le moins “surprises” à la lecture du papier en question tel que mis en ligne sur le site du Point, dans la mesure où, l’après-midi même, le porte-parole en chef de la Commission avait fait un point de presse avec un groupe de journalistes français d’où il ressortait que :

1) la position de la Commission est sans ambiguïté, “et correspond tout à fait à l’orthodoxie de traitement d’un dossier législatif en co-décision: respect de la Commission pour une prise de position du Parlement acquise avec une large majorité, la Commission attends désormais la prise de position du Conseil, jouant par la suite son rôle habituel de facilitateur entre les deux co-législateurs.

2) Mme Reding est en charge du dossier. Point.

Qui a intérêt à enfumer les medias français ?

A Bruxelles, on ne cache pas son agacement face à ce que l’on qualifie de “3e volet de la riposte non-graduée française” vis-à-vis de l’adoption de l’amendement 138, avec tout d’abord : la diffusion de la fausse nouvelle de l’opposition de Mme Redding à l’amendement 138 quand celle-ci avait manifesté en séance publique son approbation, et que nous avions été les premiers à démentir (voir la dépêche du 29 septembre) ; la publication opportune de la lettre de la présidence française à M. Barroso, dont les métadonnées du pdf diffusé par la presse renvoyaient directement au cabinet de Mme Albanel, la ministre de la Culture, et qui était pourtant parvenue à la Commission sous forme de fax ; et pour finir des informations que l’on hésite pas à qualifier de “mensonges”, pour tenter de déstabiliser une Commissaire et son entourage. Et de souhaiter bonne chance au gouvernement français pour convaincre le Conseil des ministres qui se réunira le 27 novembre prochain, un pointage officieux à Bruxelles donnant à l’heure qu’il est une vingtaine de pays opposés à la position française. Ambiance…

Or si à Bruxelles on se montre fumasse, reste à savoir qui à Paris a intérêt à enfumer les médias français avec cette histoire, au risque de plomber sérieusement les relations de la France avec la Commission en pleine présidence tournante, et alors même qu’une crise financière majeure est en train de balayer la planète ; la teneur étant “on n’a peut-être pas que ça à faire en ce moment…”. Dans une communiqué de presse, la Quadrature du Net dénonçait hier un conflit d’intérêts dans ce dossier, dans la mesure où“l’épouse de M. Sellal n’est autre que Sylvie Forbin, vice-présidente en charge des affaires institutionnelles de la société Vivend” ; le nom de Mme Forbin avait également été cité par l’association des Audionautes, à propos de ce qui avait été qualifié “d’amendement Vivendi” fin 2005 au moment de la rédaction de la loi DADVSI qui tentait d’introduire le concept de riposte graduée. Le risque de conflit d’intérêts potentiel n’est d’ailleurs pas réservé à la haute administration…

[Edit :]On lira également dans Electronlibre.info un son de cloche différent, dans un récapitulatif sous la plume d’Emmanuel Torregano qui éclaire la genèse de la crise. Nous maintenons cependant nos informations à propos des process à la Commission. et la distinction sémantique entre ”communiqué de presse” et ”déclaration” ; c’est bien d’une “position collective” des Commissaires dont il nous a été fait état, ce qui n’exclut pas au final un geste politique de M. Barroso pour la finalisation d’un compromis sur le sujet entre le Parlement et le Conseil. En cce qui concerne la colère du président de la Commission, le blog de Jean Quatremer qui suit pour Libération l’actualité de Bruxelles peut donner quelques éléments d’explication…]

Electronlibre.info

Coulisses de Bruxelles, UE