Suivez-nous

Édito

iPhone et chiens écrasés…

Août et la trêve estivale, et rien à se mettre sous la dent dans les rédactions. Heureusement, Apple est là, bonne fille et toujours disponible pour alimenter le buzz…

Boro

Publié le

 

Par

A défaut d’explosion, l’iPhone est-il victime de son exposition médiatique ? Coup sur coup, deux “explosions” d’iPhone ont-elles été rapportées en région PACA par le quotidien régional La Provence, à la suite d’un cas semblable signalé sur un iPod touch au Royaume-Uni.

Celui-ci faisait suite à une série d’incidents mettant en cause la surchauffe des batteries lithium-ions utilisés par la célèbre marque à la Pomme. Il faut dire que l’histoire avait tout pour séduire les amateurs de story telling en cette période estivale : l’objet si familier au Royaume-Uni où il fait partie du paysage se transforme en machine infernale entre les mains de la jeune fille, laquelle ne doit son salut qu’à la présence d’esprit de son père qui se débarrasse de l’iPod en le jetant par la fenêtre… avant que celui-ci n’explose quelques secondes plus tard. Une scène digne d’un épisode des Persuaders, ou d’une quelconque série des années soixante, et qui fera le tour du monde avec la photo de l’infortunée, à la suite de sa publication par le Times.

L’histoire a même une morale, édifiante comme il se doit, puisque le père de la jeune Ellie Stanborough s’est vu proposer un dédommagement financier par la multinationale au delà du remboursement de l’appareil, en échange de la signature d’un accord de confidentialité… ce qui a permis au héros d’apparaître en outre sous un jour désintéressé, après avoir refusé l’accord de Non Disclosure Agreement pourtant classique en pareil cas, et qui ne sert pas tant à camoufler ce type d’incident qu’à tenir confidentiel le montant des dédommagements consentis par la firme. L’histoire ne dit d’ailleurs pas si le quotidien de Ruppert Murdoch a versé quelque chose, en échange du scoop et de la photo fort réussie qui l’accompagnait.

Dans le cas de l’iPhone d’Aix-en-Provence, ou de celui de Marseille qui a surgi ex cathedra peu après, rien de tout cela : aucune surchauffe, mais un écran de verre qui se fissure spontanément sur l’ensemble de sa surface à la manière d’un pare-brise feuilleté qui rend l’âme. S’en suit un dialogue de sourds entre la mère du jeune Romain qui incrimine spontanément la batterie de l’iPhone, alors que celle-ci est à l’évidence hors de cause, et son interlocuteur du service client qui selon Mme Kolega fait preuve d’une dose considérable de mauvaise foi à cette occasion.

Cette partie de l’histoire est d’ailleurs en soi la plus étonnante, sachant que la qualité d’accueil et la compétence du support client d’Apple comptent parmi les points forts de la marque vis-à-vis de ses concurrents. Le technicien en question avait-il précédemment pris de mauvaises habitudes au service client d’un opérateur téléphonique ? L’affaire n’en restera probablement pas là en interne puisque les appels téléphoniques au service Apple Care font l’objet d’un enregistrement. La maman de Romain exclut cependant tout échange avec un iPhone neuf, afin que le constructeur ne soit pas en mesure de faire disparaître des preuves éventuelles de sa responsabilité, et se réservant le droit de porter “vraisemblablement” l’affaire devant les tribunaux comme elle l’a déclaré dans une interview téléphonique à SVMMAC…

Quant à la cause de la rupture de l’écran proprement dite, le jeune Romain ou sa petite amie propriétaire de l’iPhone 3G ont-ils passé sous silence une chute préalable de l’appareil, ou les contraintes du design particulier de l’iPhone 3G ont-elles porté sur quelques vitres d’écran défectueuses ? Ces contraintes sont en effet connues pour occasionner spontanément des fissures sur la coque de certains exemplaires de couleur blanche, modèles qu’Apple accepte d’ailleurs de remplacer sans barguigner.

Histoire pour histoire, en pleine iPod mania Apple avait du faire face à une vague de class actions aux Etats-Unis à l’automne 2005, en raison de la sensibilité aux rayures de l’écran de la première génération ; la procédure s’est soldée par un accord amiable conclu en appel en janvier dernier pour un montant de 22,5 millions de dollars soit entre 15 et 25$ par plaignant. Apple d’ailleurs semble avoir pris en compte les coûts induits par ce type de procédure ou par le remplacement des produits plus ou moins bien traités par leur utilisateurs, puisque la Pomme a déposé en février 2008 une demande de brevet qui vise à garder en mémoire des appareils la trace d’une chute ou d’une immersion éventuelle. C’est d’ailleurs déjà le cas pour la génération actuelle, qui porte un réactif à l’humidité au niveau du port des écouteurs ainsi que celui du dock.