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Édito

La simplicité au bout du mulot

Premiers pas sur Mac OS X et premières questions, de noob.

Yrogerg

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Alors, voilà, j’ai tellement déformé l’espace temps avec cette chronique qu’il me semble bon de faire un point intermédiaire. Vous avez donc craqué, comme un mouflet craque devant son jouet (lire « Paye ta pomme ! »), et vous vous êtes demandé, vous qui êtes si raisonné et raisonnable, comment vous aviez pu craquer aussi facilement pour cette pomme à moitié entamée ? A coup de vagues explications et de théories de comptoir (lire « Rétrospective, tome 4 »), vous avez tenté de justifier votre inadmissible comportement. Votre conscience soulagée, vous avez fait vos premiers pas au même titre que votre belle, et effleuré du bout des doigts, ce clavier qui vous a tant joué de tours avec ses touches disposées n’importe où et ses raccourcis farceurs (lire « Chaud le clavier, chaud ! »). Bref, vous avez apprivoisé la machine tant bien que mal et accepté ses différences. Vous passez donc à la deuxième grande étape de la découverte, en tant que noob, qui consiste à creuser un peu plus ce nouvel « Operating System » répondant au nom bizarre de Mac OS X.

Vous faites donc le tour de la bête, jouez avec le dock à en faire pâlir un PC, et vous découvrez à peu près tout ce qui est natif sur Snow Leopard. Evidemment, on a vite fait le tour, comme sur un Windows XP fraîchement réinstallé. Cependant, vous constatez que la bête propose déjà nativement beaucoup plus de choses et que cela devrait vous occuper un petit peu. Vous avez cliqué partout, fait fondre votre trackpad, lissé vos touches de clavier. A ce stade, après vos premières heures de test, vous vous considérez déjà comme un véritable MacBookiste convaincu. Mouahaha ! C’est ce qu’on va voir !

La prochaine grande étape s’annonce ensuite, celle du “j’vais installer plein d’trucs pour voir“. Et c’est à ce moment que vous commencez réellement à rentrer dans les fondements de votre nouveau système d’exploitation. Vous voilà parti dans les méandres des sites pro-apple (tiens, MacPlus.net) à la découverte de ce qu’il FAUT installer sur le machin et ainsi dépasser ce stade honteux du débutant qui débute. Vous trouvez plein de trucs, certains utiles, d’autres pas du tout. Vous téléchargez tout ce qui passe sous la main, remerciez votre fournisseur d’accès à Internet de vous fournir si gentiment une offre illimitée, l’objectif étant de garnir le vide intersidéral de votre nouveau disque dur, encore vierge, ou presque.

Vous téléchargez les premiers softs, qui s’accumulent chaleureusement dans votre répertoire “téléchargements“, une grande nouveauté pour vous, puisque bien souvent, les téléchargements finissaient sur le bureau et venait, à jamais, garnir votre fond d’écran d’ignobles icônes, qui, disons le, n’étaient pas en parfaite adéquation avec la photo familiale, prise lors d’un festin dominical. Vous voilà donc devant, des “img”. Ah. Ok. Et ? On fait quoi maintenant ? C’est quoi ces fichiers ? Ca sert à quoi ? Qu’est ce qu’il faut que j’en fasse ? Avec quoi je l’ouvre ? Qu’est ce qu’on mange ce soir ? Ben oui, en tant qu’administrateur de l’amicale des Noob de la pomme, vous vous posez quelques questions de circonstance, car vous êtes confronté à votre premier problème existentiel sponsorisé par la pomme. Et sous l’emprise du stress, de votre rythme cardiaque qui s’accélère et devant un tel drame, vous ne savez plus quoi faire devant la si petite icône qui est devant vous.

A ce moment là, vous n’avez qu’une seule réponse à vos questions : tagliatelles à la carbonara avec un petit Chianti en accompagnement. Pour le dessert, on avisera. Pour l’entrée, je suis au régime. Pour les autres questions, aucune réponse ne vous vient. Même pas l’idée de cliquer sur l’icône de peur de provoquer un incident irréversible qui mettrait en péril votre investissement. Même pire, une surchauffe du processeur, qui viendrait faire jongler le disque dur, provoquant une étincelle qui viendrait enflammer les rideaux, mettant en péril tout l’appartement puis l’immeuble, et qui viendrait faire exploser la bouteille de gaz, scène qui laisserait croire à une attaque des méchants et qui viendrait provoquer un conflit mondial qui amènerait à la destruction de l’univers tout entier. Vous êtes un peu stressé visiblement et il serait préférable, peut-être, de s’arrêter là et de laisser l’icône tranquille, en attendant l’intervention d’un spécialiste assermenté ès-icônes.

Ok, stop. J’ai, semble t-il, poussé le raisonnement un peu loin. Il faut trouver maintenant une raison raisonnable et raisonnée d’une telle situation de stress. Et en réfléchissant un peu, et en évitant de tomber tout de suite dans le mélodrame, vous êtes tout simplement habitué à voir des « exe » devant vous, sur votre bécane, et que, devant cette icône bizarre avec son extension « img », vous ne savez pas trop quoi faire. Par ailleurs, cette extension « img » vous rappelle les images, sur Windows, que vous deviez « monter » avec un soft qu’il fallait préalablement installer. Alors, si c’est pareil là, ce n’est pas gagné. Donc, perdu dans vos pensées informatiques, vous n’estimez même pas que le double clic sur l’icône soit de circonstance, sans doute par oubli. Rien qu’un essai aurait permis de débloquer la situation, mais, même pas, vous restez figé. Par contre, rétrospectivement, vous vous demandez encore comment vous avez pu hésiter à ce point, devant ce geste quotidien et usuel, que vous avez l’habitude d’effectuer avec votre mulot sans fil.

Là, vous vous rappelez que vous avez des amis. Des vrais, et des moins vrais, comme Google par exemple, pour ne pas le citer. Vous demandez, alors, conseil à votre moteur de recherche préféré qui vous apprend que ce sont des images. Ah, ouais, des images, je m’en doutais. Eh oui, des images. Des images ? C’est dans ce genre de situation que reviennent vos vieux démons windowsiens. Il vous faut, comme vous vous en doutiez déjà, LE soft pour monter vos images. Si toutes les installations de logiciels sont comme ça, vous commencez sérieusement à remettre en doute cet OS, qui est pourtant synonyme de simplicité. S’il faut monter une image à chaque fois qu’on veut installer un bidule, ça va devenir vite lassant. Car, oui, une image, ça se monte. En tout cas, sur PC, on monte les images de père en fils. Oui, oui. Bon ok. Je ne connais pas le nom DU soft pour monter l’image. Pas le temps d’approfondir. Je laisse tomber, je préfère attendre la venue d’un vieux converti, le week-end suivant.

Bien évidemment, le vieux routard, venu festoyer chez vous à l’occasion du nouvel arrivant (votre MacBook pro, hein, merci de suivre), aura le droit à son fou rire devant cette situation quelque peu ubuesque, que vous lui aurez préalablement racontée. «Dis, comment qu’on fait pour monter une image sur un Mac ?». Sa réponse sera aussi simple que le double clic qu’il vous offre, à titre de démonstration. La situation est à l’image de la mine déconfite que vous dégagez, avec votre sourire hébété. Vos convives sont ravis de participer à un sketch, et ce, parfaitement gratuit. Votre invité aura le droit également à son deuxième fou rire, quand vous lui poserez la question : «Bon, et comment qu’on installe le bousin ?». Oui, oui, vous avez bien vu, un simple glisser / déposer de l’icône vers le répertoire applications suffit. Finies les procédures d’installation, en 16 étapes, avec les «êtes-vous sûr de vouloir faire ceci ?», mais «T’es vraiment sûr sûr de vouloir créer le répertoire pour ton nouveau programme ?» : «Pitié, oui.» Vous êtes consterné.

Ok. Très bien. Et pour la suppression des applications, quand j’aurais installé un tas de trucs aussi inutiles les uns que les autres, comme le veut la coutume, et qu’il sera temps de faire le ménage devant ce ramassis d’applications ? Il est où le “gestionnaire des programmes” ? Réponse de l’expert, venu pour l’apéro : «C’est quoi un gestionnaire de programmes ? Pas besoin de ce genre de trucs, tu supprimes directement l’icône du logiciel dans le répertoire applications, hop, et c’est terminé». Ah.

Ok, cherchons. Y’a bien un truc qui nécessite une manipulation complexe. Ah, j’ai trouvé. Sous Windows, rajouter une icône dans la barre de lancement rapide nécessite que la dite barre ne soit pas verrouillée. Ça doit être pareil là et c’est sûr, lui qui fait le malin, il va se taper l’affiche. « Et pour le mettre dans le dock ? » « Tu glisses l’icône dans le dock ». Ah. Ah ! « Et pour le supprimer ? » « Tu sors simplement l’icône de ton dock ». Ben ouais, y’avait à peine besoin d’explications finalement. Que du basique. Mais tellement simple que cela ne nous viendrait même pas à l’idée.

Bon, et pour ouvrir les applications ? Y’a un piège ? Y’a une surprise ? Faut lire la notice ? Faut remplir un formulaire ? Pour tout converti ou retraité du Mac, non. Pour tout amateur de Personal Computers, oui. Oubliez la touche “entrée” ! Je savais bien qu’il y aurait une embûche à un moment ou à un autre.

Car oui, on y est. Ma première critique ! J’ai mis du temps, mais elle est bien là. Belle émotion. Attendez-vous donc, dans vos premières expériences de la pomme et si vous venez du monde PC, à renommer SYSTEMATIQUEMENT vos fichiers ! De quoi mettre une bonne pagaille dans vos fichiers si vous ne faites pas attention ! Et là, vous pouvez enfin vous affirmer devant votre ami mac-addict que son truc là, eh bien, il est pas parfait. Trop simple, vraiment trop.

Déconcertant de facilité, donc, sur presque toute la ligne, à un détail près. Bonjour Pomme O et adieu touche « entrée ».

Ok, faisons le point. Je sais maintenant installer une application Mac, la supprimer et la glisser dans le dock. Je pense qu’on est bon là ? Allez, la prochaine fois, avec une telle expérience, je tente la grande aventure, j’installe Windows.