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Édito

Bienvenue dans l’ère post-PC

Avec les outils collaboratifs désormais proposés avec Mountain Lion, c’est également l’ère post e-mail qui s’ouvre pour les entreprises…

Boro

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Les tracassins de Ecrans.fr vont sans doute prendre une nouvelle fois la pose chichiteuse, arguant du fait qu’Apple en fait une nouvelle fois des tonnes avec les sauts de puce de ses félins : il n’empêche, c’est à une véritable révolution – au sens propre du terme, c’est-à-dire l’accomplissement d’un cycle complet – qu’Apple prépare ses utilisateurs, qu’il s’agisse d’ailleurs de particuliers ou des entreprises. Car c’est rien moins que du fameux monde « post PC », théorisé par Steve Jobs juste avant son grand départ, dont il est question aujourd’hui avec Mountain Lion…

Un nouveau cycle

Si le logo de Mountain Lion dira éventuellement quelque chose aux utilisateurs les plus chevronnés de Mac OS X, suffisamment anciens du moins pour avoir connu les débuts de l’actuel système d’exploitation d’Apple, c’est que le lion des montagnes dont il est question ici est également appelé « cougar » dans la partie nord du continent américain, et « puma » dans sa partie sud : c’est précisément ainsi qu’avait été baptisée la première véritable version stable de Mac OS X, numérotée 10.1 et distribuée à partir de la fin septembre 2001.

Ce dont il est question ici, c’est donc bien d’un retour aux sources, ou plutôt d’une refondation, à partir des acquis réalisés grâce à l’interface tactile Multitouch d’iOS, en s’efforçant d’intégrer l’ensemble de la nébuleuse Apple depuis ce qu’on appelle « le client lourd» – l’ordinateur qu’il soit de bureau ou bien portable – mais également la famille des «clients légers» qui l’a rejointe à partir de novembre de la même année : l’iPod bien entendu, même si l’écran tactile à remplacé la molette cliquable à la suite de l’iPhone, l’iPhone donc et à présent l’iPad… en attendant la smart TV qui ne saurait à présent tarder.

Grâce à iCloud, c’est maintenant dans les nuages et non plus sur l’ordinateur que sera synchronisé l’ensemble des contenus, produits ou consultés sur n’importe lequel des appareils connectés, que ceux-ci soient d’ailleurs estampillés Apple ou qu’ils appartiennent à l’écosystème AirPlay. Il sera ainsi possible demain de visionner directement des contenus depuis son ordinateur ou son iPad, directement sur le téléviseur, comme par exemple un film ou des photos mais aussi des courriers électroniques avec leurs pièces jointes, voire également – grâce à
Game Center – il sera possible de jouer sur le téléviseur en utilisant n’importe quel iPod touch, iPhone ou iPad en tant que périphérique de jeu.

En simplifiant au passage des applications aussi familières que iChat qui devient Messages, Notes, Rappels ou Partage, en intégrant leur version mobile dans la version « bureau » du système d’exploitation, c’est à l’Entreprise qu’Apple s’adresse également en l’invitant à basculer dans l’ère « post PC », en abandonnant le sacro-saint e-mail.

Une ère post-PC, et post-e-mail, pour les entreprises

Avec le centre de notification et iCloud comme clé de voûte, Mac OS X 10.8 est désormais à même de s’affranchir de la pesanteur du courriel, paradigmatique de l’architecture client serveur qui prévaut depuis le début de la démocratisation du Web.

Twitter, Facebook ou n’importe quel réseau d’entreprise, et Messages d’une part, et Notes ou Partage de fichiers d’autre part, qui ont désormais coupé le cordon avec Mail.app, permettront bientôt de partager l’information essentielle avec ses correspondants, exactement de la même manière que iCal ou iWork gèrent directement les notifications grâce au «push » depuis maintenant plusieurs années.

Ce n’est donc pas un hasard si, chaque fois que Tim Cook prend la parole en public, il insiste sur le nombre d’entreprises du Fortune 500, les 500 plus gros chiffres d’affaires de la planète, qui testent ou même utilisent quotidiennement l’iPhone et l’iPad. Le nouveau CEO de la firme de Cupertino a même été étonnamment explicite avec les analystes du secteur IT qui l’interrogeaient à la conférence organisée par Goldman Sacch [lire Tim Cook, une conférence podcastée) : l’iPhone et l’iPad, de par leur effet de halo au sein de l’entreprise, opèrent comme de véritables « pinces monseigneur » qui permettent à Apple de pénétrer des marchés professionnels qui lui étaient jusqu’ici interdits.

Or avec ces outils, c’est rien moins que le dernier bastion de Microsoft au sein de l’entreprise qui va se trouver peu à peu attaqué, alors que les ventes d’ordinateurs Apple progressent plus vite que l’ensemble du marché depuis pratiquement 23 trimestres de suite, maintenant.

Si tout porte à croire qu’Apple se prépare à présenter avec l’iTV l’ultime maillon de la chaîne de valeur à destination du particulier – iPod touch ou iPhone -> iPad -> Mac -> smart TV – si l’on suit le même raisonnement il manque alors à Apple sur le marché de l’entreprise un outil de présentation destiné aux groupes de travail, capable d’aller au-delà de l’antique paperboard ou même du rétroprojecteur.

Cupertino a t-elle dans ses dossiers un pico-projecteur capable d’être greffé sur l’un ou l’autre de ses devices, ou est-elle proche de s’offrir un fabricant de Tableau Blanc Interactif comme par exemple Prométhéan ou SMART ? Outre des TBI le canadien a également développé la SMART Table, avant que Microsoft ne propose Surface, sa propre interprétation du concept. Voilà par exemple qui pourrait occuper utilement une part minime du trésor de guerre accumulé par Apple. Plus que jamais, le matou peut regarder Windows 8 d’un air matois, alors qu’il se prépare même à se tailler la part du lion sur le marché chinois…