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Prospective

Nouvel iPad : quelles perspectives ? (2)

Même si Apple n’avance que d’un pas à la fois à chaque mise à jour, la marque va bel et bien dans la direction qu’elle a choisie…

Boro

Publié le

 

Par

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Le fils de la revanche du Macintosh

On l’a dit ici et ailleurs, à plusieurs reprises : Apple croit beaucoup en son produit qui, comme le Macintosh ou l’iPod en en leur temps, représente une vraie rupture quand l’iPhone a pu davantage représenter une reformulation vis-à-vis de ce que RIM et les autres proposaient sous le nom de smartphone.

capture_d_ecran_2012-03-14_a_15.10.10.jpgIl ne faut dès lors pas s’étonner de ce que les équipes marketing de Cupertino aient décidé d’évoquer ce nouveau modèle sous le nom de «nouvel iPad» à présent qu’Apple considère tenir la formule efficace de son produit, de la même façon qu’il est question du «nouvel iPod», «nouvel iPod touch» ou «nouvel iMac», chaque appareil étant considéré à la fois comme une catégorie en soi et comme un archétype, dont le dernier représentant sorti représente l’état de l’art. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’iPad 2 est conservé comme un modèle d’entrée de gamme, à l’instar des iPhone d’ancienne génération depuis le modèle 3G : le Californien considère vraisemblablement qu’il peut continuer à présenter son modèle “ancien” sans déchoir…

Cela ne l’empêche d’ailleurs pas de se montrer pragmatique au besoin en matière de dénominations : lassée des polémiques sur les noms de modèles et histoire de rompre avec ses concurrents, Apple peut d’ailleurs tout aussi bien décider de cesser de compter ouvertement ses modèles d’iPhone du jour au lendemain, tandis que l’Apple Store en ligne s’est mise à préciser au bout de quelques jours que ce «nouvel iPad» est de 3e génération !

Imposer des critères d’exigence élevés

Enfin, c’est la mise en place d’un standard «HD» au niveau de chacune des briques-produit de l’ensemble de sa chaîne de valeur qu’Apple s’est mise en devoir de construire qui est désormais l’évidence, au point qu’il a été un moment question d’affubler du sobriquet «HD» ce nouvel iPad :

– «HD» plus que jamais l’Apple TV et l’iPad qui voient débarquer la définition 1080p tant en lecture qu’en capture
– «HD» l’écran «Retina» de l’iPad nouveau et de l’iPhone depuis le modèle 4
– «HD» la vidéo capturée par l’iPod touch et iPhone 4S
– «HD» pour la communication avec FaceTime sur l’ensemble de la gamme «OS X», même si l’amélioration de la définition des caméras frontales de l’iPhone 4S et du nouvel iPad restent, sans doute le temps de trouver une solution, au format VGA
– «HD» la recopie et la transmission vidéo en 1080p à l’aide du câble video, ou en 720p via AirPlay
– «HD» encore le prochain standard d’encodage des morceaux vendus sur l’iTunes Store
– «HD» toujours la communication de la marque, intégrée comme seule Apple sait le faire, avec des podcasts de ses keynotes en 720p depuis la WWDC 2011, et même la résolution des images de son site consacré à l’iPad qui fait désormais appel au HiDPI.
– «HD» enfin – puisque «Haut-Débit» – la télécommunication du nouvel iPad qui embarque à présent la nouvelle norme LTE, très en amont de ce qui est ordinairement l’adoption de la marque en matière de standards… à l’exception c’est vrai du WiFi

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Un nouveau cycle pour Apple

Difficile de faire plus explicite, et les chiffres soigneusement martelés mercredi par Tim Cook méritent même d’être remis en perspective : même si les 76% du chiffre d’affaires d’Apple qui ont été réalisés au dernier trimestre grâce aux appareils «de l’ère post-PC», sur un trimestre de Noël qui favorise les «petits appareils», ce «mix» était de 45% pour le même trimestre de Noël équivalent de 2007 il y a tout juste 4 ans : la courbe d’adoption, grâce à l’iPad notamment, est donc exceptionnelle.

D’ores et déjà, on ne se connecte plus à internet comme il y a 10 ans, et «l’internet des objets» un temps anticipé comme son évolution possible, s’est même trouvé supplanté par «l’internet des apps», avec des usages qui voient le fractionnement de l’accès au Net au travers d’une multitude de petites applications dédiées. De fait, c’est la première fois qu’Apple est en position d’imposer sa vision sur un marché d’innovation, et c’est là toute la place dévolue à l’iPad : devenir le fer de lance de cette nouvelle génération d’appareils qui se ressemblent tous, mais qui évoluent en fonction de l’usage.

Pour continuer à s’imposer, Apple continue donc à mettre en avant ses propres standards d’excellence dans l’expérience utilisateur, avec pour avantage encore une fois sur ses compétiteurs sa spécificité, encore unique pour l’heure, à maîtriser à la fois le développement logiciel en synergie avec l’évolution du matériel qui en sera le support. Il s’agit garder auprès d’elle les clients qui auront mis le doigt dans l’engrenage, non pas tant – comme d’autres – par les coût verrouillage, mais par satisfaction de l’expérience utilisateur : les utilisateurs d’iPod ou d’iPhone ont aimé “vivre” avec leur appareil ? Ils se tourneront vers l’iPad ou pourquoi pas vers le Mac au moment de faire leur choix, et ce d’autant plus que tous ces appareils fonctionnent ensemble «naturellement».

Elle est sans doute la seule, peu ou prou, à développer une vision à peu près claire de ce que pourrait être l’industrie IT dans 5 ou 10 ans, de la poche au salon en passant (de moins en moins) par le bureau , jusqu’au contrôle demain de son environnement. Et c’est à iOS qu’elle le doit, avec le «Cloud» en clef de voûte, exactement comme Mac OS X avait été lancé à l’orée de la décennie 2000 pour les dix ans qui allaient suivre (lire B. Serlet boucle le cycle Mac OS X).

Après la disquette, le CD-ROM et le DVD, la prochaine victime sur la liste d’Apple semble bel et bien devoir être le Blue-Ray… auquel Steve Jobs n’avait jamais cru, d’ailleurs, préférant miser sur la dématérialisation. La suite, on la connaît…

(Lire la 1e Partie : Les fans d’Apple sont-ils des gogos?