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Prospective

Mon meilleur ennemi

MacPlus vous synthétise l’actualité Mac de la semaine, pour être sûr de ne rien avoir oublié ! Résumé de la semaine du 12 mars 2012.

Yrogerg

Publié le

 

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complaisance.jpg

complaisance.jpgUne semaine bien complaisante.

Alors voilà, il y a un proverbe populaire qui dit que plus on est de fous, plus on rit. Alors, oui, c’est le week-end, on rigole beaucoup, on est complaisants les uns les autres et imaginez qu’on vienne vous le reprocher et qu’on vous attaque sur votre bonne entente. Votre bande de copains en prendrait un coup, c’est sûr.

Eh bien, quand vous êtes un éditeur de livre ou un opérateur de téléphonie, c’est pareil. Les premiers, principaux éditeurs de livres électroniques, ont pris à revers leur complaisance fraternelle. Pourtant, tout laissait penser qu’il était logique, surtout pour eux, de vendre des livres numériques au même prix que des livres papier, et qu’évidemment, l’économie d’échelle réalisée leur reviendrait de plein droit. Et, pour éviter toute vague, et que l’harmonie des prix puisse régner en paix, il suffisait de se réunir entre amis pour définir les règles du jeu. Et comme plus le mensonge est gros, plus il passe, le brouillard opaque sur les prix contenterait le sympathique portefeuille du consommateur non averti. Et c’est dans cet honnête équilibre qu’est intervenu le trublion de la semaine, Free. Pardon, la Commission Européenne. Ainsi, le club des 5, nouvelle édition, tente de convaincre Joaquin Almunia, Commissaire Européen à la Concurrence, qu’il est prêt à faire le nécessaire pour lever les soupçons d’entente illégale sur les prix qui pèse sur eux. Bientôt une baisse des prix sur l’iBookStore ? Pas si sûr, la pomme ayant toujours eu une certaine indépendance dans les prix qu’elle fixe. Pas facile de partager cet énorme gâteau quand on a bon appétit.

Mais parfois, lorsque les consommateurs, toujours avec complaisance, consomment du gâteau jusqu’à l’indigestion, les autorités s’en prennent à ceux qui contribuent à ce festin géant et bien mal dosé. Ainsi, après l’arrestation de Kim « Dotcom », le dirigeant de Megaupload, c’est au tour du groupe Anonymous d’en faire les frais. L’un des leaders supposés a été récemment arrêté du côté de Manhattan et pourrait bien remettre en cause la capacité du groupe à mener de nouvelles actions d’envergure. Du côté de la pomme, on voit à priori la nouvelle du bon côté puisque le groupuscule avait déclaré qu’Apple pouvait devenir une potentielle cible.

Quant aux entreprises, elles ne semblent pas complaisantes entre elles. Normal, puisqu’elle se font potentiellement concurrence. Et quand on voit le nombre d’actions en justice et le nombre de rebondissements ces derniers temps, on se demande si cela ne leur ferait pas de mal de revoir leur copie. Lorsqu’il s’agit de s’accorder sur une politique de prix, il y a du monde à la porte. Quand il s’agit de partager la technologie, les avocats rentrent en scène. A tel point qu’on s’est posé cette semaine la question de savoir s’il y avait encore un intérêt à déposer des brevets quand on examine de plus près les cas Samsung, Motorola, Microsoft et la pomme. Mais il semble encore loin le temps de la complaisance affichée, des licences à moult dollars et des avocats au chômage.

En apparence donc, la complaisance ne semble pas de mise. En revanche, en dessous de la table, on se cherche. Et parfois, dans une certaine disproportion, puisque Motorola aurait proposé à Apple un accord de licence croisée, le premier offrant ses brevets FRAND, « Fair, Reasonable and Non Discriminatory », contre l’accès libre à la totalité des brevets non-FRAND de la pomme. C’est ce que l’on peut appeler une complaisance peu complaisante. Autre cas possible, ne pas être complaisant en façade, et rester malgré tout meilleur ennemi. Ainsi, Apple aurait augmenté ses commandes de composants auprès de Samsung. Les bons règlements de compte font les bons amis.

Si la pomme jusque là n’avait pas véritablement besoin de copiner avec ses concurrents vu son succès auprès des consommateurs, ces derniers ne sont pas en reste quand ils s’estiment lésés par la firme de Cupertino. C’est Siri qui prend cette fois, avec notre râleur de la semaine, Frank Fazio de Brooklyn, qui considère que l’assistant personnel intégré aux iPhone 4S est très loin du résultat que l’on peut voir dans les réclames de la pomme. L’ami nous a donc concocté le tout sous la forme d’une Class Action, une sorte de complaisance permettant de râler en groupe.

Ce succès, malgré les râleurs, que l’on vérifie depuis quelques années maintenant donne les moyens d’être complaisant. Et cette fois, c’est avec les personnes qui ont amené la pomme là où elle en est maintenant. C’est donc Tim Cook qui en a profité et Apple qui en a fait les frais, avec la vente de 20 178 action AAPL à un cours situé aux alentours de 550$, soit beaucoup d’argent, et une broutille devant le petit million d’actions qu’il a reçu en août. Une belle et volumineuse complaisance, donc, entre une entreprise et son patron.

Bref, André Gide aurait sûrement résumé cette semaine en une seule phrase : la complaisance envers autrui n’est pas beaucoup moins ruineuse que celle envers soi-même.

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