Salade de fruits

Que faire quand on a un appétit particulier pour les billets verts ?

Racheter des jeunes pousses lorsqu’on ne sait plus vraiment quoi faire et que l’on n’a pas envie qu’elles prennent le dessus sur vos ambitions (pardon, votre marché potentiel, plutôt) ? Le pire, c’est qu’elles pourraient avoir de l’imagination. Elles pourraient même aller jusqu’à innover. Ou bien, on se retrousse les manches, et on retravaille ses produits et on en imagine de nouveaux ?

Google a adopté la première stratégie. Il faut dire que certaines firmes à logo bleu ont récemment donné l’exemple, en sortant une planche à billets géante pour racheter une plante à peine germée, et surtout montrer qu’on en avait sous le champignon. Cette fois, la jeune pousse n’est pas si jeune, puisqu’il s’agit de Meebo, apparue en 2005, dont l’activité tourne autour du réseautage. Elle a été adjugée au prix de 100 millions de beaucoup de dollars. A ce prix là, inutile de se poser la question de savoir quel va être le lien avec l’offrant, on n’en a que fichtre, d’autant plus que la société a précisé qu’elle continuerait son activité comme si de rien n’était. Avec ce nouvel achat et les autres, la firme de Palo Alto ressemble à une sorte de salade géante donc, avec moult ingrédients. Et en ce début prochain d’été, on a hâte de manger frais.

Autre ingrédient rajouté cette semaine dans la salade : QuickOffice. Cette fois, on comprend mieux l’intérêt du rachat, qui pourrait permettre à la firme de Palo Alto de profiter de l’expertise de la pousse pour améliorer ses propres logiciels. A moins que l’idée soit de mélanger les deux pousses achetées la même semaine et ait pour but de pouvoir réseauter depuis un clone de Word. Mais, à priori, ce ne serait pas un mélange de bon goût.

Du côté de Cupertino, on a décidé de retrousser ses manches et de retravailler ses produits. Au programme, on reprend les mêmes, on y intègre les dernières technologies en vigueur et, tant que faire se peut, on les rapetisse, tout en se disant que cela devrait suffire à calmer les ardeurs des fans de la pomme en mal de nouveauté. Leurs bureaux garnis de vieux iMac ou autres MacBook défraichis commençaient à sentir le fromage bien mûr. Eh bien, toute la gamme serait concernée par une mise à jour, du Mac Mini jusqu’au Mac Pro, le délaissé. Vous ajoutez à cela une sauce Retina pour l’ensemble des écrans et le tour est joué. Si on rajoute une bonne dose de sel et de poivre, par les renouvellements logiciels tels qu’iOS 6, OS X Mountain Lion, ou iCloud, vous obtiendrez à coup sûr la keynote la plus longue de l’histoire de la pomme. Et cet événement aura lieu lors de la prochaine WWDC’12. Une sorte de tarte aux pommes géante qui devrait rassasier les gourmands.

Heureusement, ceci n’est que rumeur, et il se pourrait bien que cette tarte aux pommes intègre dans sa pâte quelques pépins malvenus. En effet, il se pourrait qu’Apple puisse lancer un MacBook Pro, sans Retina. Evidemment, on se base sur une photo floue pour affirmer la mauvaise nouvelle : la dalle conserverait sa résolution standard de 1280 x 800. Une bien étrange stratégie, qui laisse un goût amer, car on pensait jusqu’à présent que la firme à la pomme s’apprêtait à frapper en renouvelant toute la famille Mac avec du Retina, en veux-tu, en voilà. On aurait donc remplacé le sucre par du sel dans notre tarte aux pommes, et évidemment, ça se sent.

Par contre, une photo moins floue, mais pas mal quand même, semble montrer que le grand frère du 13 pouces devrait profiter, lui, du Retina. Les amateurs qui auront lâché quelques deniers pourront donc en profiter pour faire un petit tour sur cette dépêche avec leur nouvelle bête et confirmer que, même avec du Retina, une photo floue reste floue. Rendez-vous est pris pour voir si les ingrédients de la machine feront recette.

Et si le Retina ne vous suffit pas, attendez un peu. Le consortium créé par Sony, Hitachi et Toshiba vient de mettre au point un écran de 651 ppp, soit deux fois plus que le Retina de l’iPhone. Si on considère que l’œil humain a un pouvoir séparateur d’à peu près 300 ppp, cette dernière n’aurait donc que peu d’intérêt, sauf pour les énergumènes pourvus d’une vue exceptionnelle ou les appareils de visée par exemple. Pas sûr que la sauce prenne pour les écrans grand public.

Bref, entre la salade géante et la tarte aux pommes trop salée, je reste encore sur ma faim.

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