France : Apple poursuit sa baisse au Q3 12
Comme chaque trimestre, Macplus s’est procuré les résultats d’Apple évalués par Gartner pour la France et l’Europe de l’Ouest, en ce qui concerne le trimestre écoulé. Comme on pouvait s’en douter, ceux-ci ne sont pas très bons et sont même en deçà de la performance du marché dans son ensemble, au moins en ce qui concerne la France, ce qui n’était pas arrivé depuis plusieurs années et même si une première alerte était intervenue au trimestre dernier (lire France : Apple en baisse au Q2 2012) : jusqu’au trimestre dernier, Apple s’en tirait plutôt mieux que les autres, malgré un marché IT français et européen de l’Ouest chroniquement déprimé.
En cause, une conjoncture économique morose sur le Vieux continent qui perdure, à tel point que lors du point avec les analystes financiers qui a suivi la présentation des résultats d’Apple pour son dernier trimestre fiscal, il n’a pas été question une seule fois du marché européen quand Tim Cook et Peter Oppenheimer ont dit leur satisfaction de voir la firme à la pomme réaliser à présent 15 % de son chiffre d’affaires en Chine continentale… et tous les espoirs qu’ils placent dans ce nouveau marché.
De plus, et toujours dans ce contexte, la montée en puissance du segment des tablettes n’est pas sans conséquence funeste sur le marché informatique dans son ensemble : Isabelle Durand, principal analyste chez Gartner qui a conduit l’étude attribue ainsi la diminution du marché à cette pluralité de facteurs :
«La contraction du marché en général est la combinaison d’une faible demande liée au contexte économique et sur Q3 un controle d’inventaire de la part des canaux de distribution précédent l’arrivée de Windows 8. Depuis plusieurs trimestres on constate une demande plus importante sur les tablettes ce qui a impacté le segment des PC portables.»
Il serait pourtant naïf ou retors d’attribuer au seul climat économique cette contre-performance dans la mesure où la gamme n’avait que très peu évolué au cours des derniers trimestres. Isabelle Durand fait ainsi remarquer que «le rafraichissement de la gamme iMac et MacBook Pro est arrivé seulement en Octobre » quand le 3e trimestre calendaire (c’est-à-dire le 4e et dernier trimestre fiscal d’Apple) se termine fin septembre. En particulier, et pour ce qui concerne l’iMac, sa dernière révision est datée de presque 16 mois ! Quant au MacBook pro, revue une première fois en juin avec la mise en place d’une gamme à écran Retina sur la diagonale 15 pouces, celle-ci ne semble pas avoir convaincu, dans l’attente de la même opération sur le petit frère de 13 pouces qui reste le modèle le plus vendu de la gamme.
Europe de l’Ouest
Sur le marché global, en baisse de -15,4 %, Apple se classe 6e et recule de -9,27 % avec tout de même 7,6 % de parts de marché. Si on regarde à l’intérieur des 2 segments, ordinateur de bureau et portable, Apple perd -33,02 % sur le desktop quand elle enregistre une faible progression de plus 2,41 % sur le laptop.
Sur le marché grand public, Apple est 4e avec 10,6 % de part de marché, avec une baisse de -0,4 % par rapport au trimestre précédent sur un marché qui perd -14,9 %, toujours sur le grand public et -15,7 % pour les pros).
En ce qui concerne le marché de l’éducation, Apple est toujours numéro un avec 41,4 % de parts de marché, et une décroissance de -29,6 % par rapport à l’année précédente.
France
Sur un marché global qui baisse de -7,6 %, Apple se classe 6e avec 7,6 % de parts de marché et un recul de – 9,2 % sur le trimestre équivalent de l’année précédente. On relèvera au passage que sur le marché hexagonal Apple perd -29,18 % sur le segment de l’ordinateur de bureau, et -4,3 % sur celui du laptop.
Sur le marché grand public, Apple se classe 5e avec 7,5 % de parts de marché, en baisse de -9 %, quand le marché grand public français perd -7,7 %, tandis que le marché professionnel est lui en recul de -7,4 %.
Enfin, sur le marché de l’éducation Apple reste numéro un avec 48,8 % de parts de marché mais en cédant -23,6 % de volume.
des produits, des produits, des produits !
On le voit, la semaine supplémentaire présente au calendrier pour le 3e trimestre de l’année 2011, avec les ventes supplémentaires qu’elle représente, n’explique pas tout : la baisse substantielle subie par le segment des ordinateurs de bureau montre qu’à l’évidence les résultats sont également fonction de l’attractivité de la gamme proposée.
C’est le cas de l’iMac, véritable fer de lance de la marque lorsqu’il et un tant soit peu à jour, qui peut faire figure ici de paradigme. Avec 80 % de sa gamme renouvelée en 2 mois et demi, et avec une livraison en décembre c’est-à-dire juste à temps pour toucher les bonus de l’année 2012, Apple peut avoir le sentiment de revenir de loin et, on l’espère, d’être à présent en ordre de marche face à ses concurrents (Lire Apple passer la vitesse supérieure).
La récente réorganisation intervenue au sommet de son équipe dirigeante devrait sans doute l’y aider, en tournant définitivement la page de l’âge d’or qu’a vécu la société après le retour de son fondateur. Connaître sa poursuite sous le magistère de son successeur, c’est tout le mal que l’on souhaite Apple, ses équipes… et ses fidèles clients.
