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Economie

Optimisation fiscale : Tim Cook en première ligne

iMike

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Tim Cook va donc témoigner devant un comité sénatorial permanent, où il devra expliquer pourquoi les 100 milliards du trésor de guerre d’Apple sont toujours stockés à l’extérieur des États-Unis. Plus largement, les sénateurs US devraient cuisiner le CEO sur les techniques d’optimisations fiscales de son entreprise, qui lui permettent d’échapper à l’impôt, en toute légalité s’entend. Au contraire de Steve Jobs, qui aurait envoyé un représentant devant la représentation américaine, Tim Cook a voulu s’en mêler. Il compte en effet proposer aux membres du Congrès quelques idées pour une réforme des impôts. Mieux encore, le patron d’Apple a donné une courte interview à Politico sur ce sujet. «J’espère proposer quelques recommandations claires, et je pense qu’il y aura des oreilles réceptives», indique t-il.

«Je peux vous dire sans équivoque qu’Apple ne fait pas passer ses bénéfices “domestiques” à l’étranger. Nous payons des taxes sur tous les produits que nous vendons aux États-Unis, et nous payons chaque dollar que nous devons», insiste Tim Cook, qui «veut être très clair là-dessus». Les sénateurs voudront certainement savoir pourquoi Apple a préféré opter pour un prêt de 17 milliards de dollars pour son programme de dividendes et de rachat d’actions, plutôt que de taper dans son trésor de guerre à l’étranger – la réponse sera sans doute une taxation trop élevée sur cet argent. Cook va également manier l’argument de l’emploi : «Apple contribue beaucoup, et de différentes manières, à l’économie [américaine], et nous en sommes très, très fier, en particulier dans la création d’emplois et le travail que nous réalisons dans l’environnement».

Le projet d’une ligne de production de Mac sur le territoire américain, d’un coût de 100 millions de dollars, sera aussi évoqué durant cette rencontre. «Nous allons très loin avec ce projet». Tim Cook va également rappeler qu’Apple est l’un des plus importants -si ce n’est le plus important- contributeur au budget fédéral, avec 6 milliards de dollars reversés au fisc en 2012.

Plus largement, Tim Cook souhaite qu’Apple dispose d’une plus grande présence à Washington – comprendre : du lobbying. L’entreprise a ainsi dépensé pour 720 000$ sur ce poste au premier trimestre, une hausse significative pour une société qui n’a pas vraiment l’habitude d’écrire les projets de loi du Congrès US. «Nous n’avons pas une très grande présence à Washington, comme vous le savez sans doute, mais nous nous soucions profondément de politique publique, et nous croyons qu’une politique créative peut être un catalyseur énorme pour une société meilleure et une économie plus forte». Tim Cook a visiblement bien saisi tout l’intérêt qu’il y avait d’être présent près de ceux qui légifèrent, après les polémiques sur la délocalisation des emplois vers la Chine ou le procès à venir sur l’iBookstore. Le CEO d’Apple sera entendu la semaine prochaine.

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