Suivez-nous

Divers

Unitron : la folle histoire du premier clone brésilien de Mac

iMike

Publié le

 

Par

chester-unitron-512-front.jpg

Entre 1995 et 1997, Apple a autorisé une poignée de constructeurs -dont Motorola- à fabriquer leurs propres clones de Mac. Le retour de Steve Jobs aux manettes a permis d’arrêter cette hémorragie, même s’il a fallu racheter PowerComputing… Mais le premier clone de Mac date d’une dizaine d’années plus tôt, en 1986 plus précisément : c’est au Brésil qu’a été lancé l’Unitron Mac 512, un copié/collé du Mac 512k de l’époque. Cette production reposait sur l’interdiction d’importer des produits provenant de l’extérieur du Brésil, seuls les appareils produits au pays avaient droit de cité. C’est pourquoi le Brésil a développé un marché local de copies dignes de ce qu’on connaît actuellement en Chine. Unitron avait quelque expérience en la matière, puisqu’on lui doit aussi un clone d’Apple II.

Cette société a bien tenté d’obtenir une licence d’Apple, mais les autorités se sont opposées à la co-entreprise que souhaitait créer le constructeur américain (qui en réclamait 51%). Pourquoi s’embarrasser ? Les composants étaient alors disponibles, aussi bien la RAM que le processeur 68000 de Motorola, même si leur importation restait difficile. Unitron a dû cloner la ROM du Mac, qui contenait l’OS… qu’il a fallu localiser en portugais. Tout cela a nécessité des moyens conséquents, fournis en partie par le gouvernement : 10 millions de dollars ont été alloués à Unitron, qui a également reçu l’aide de plusieurs universités du cru. Autant dire qu’il s’agissait à l’époque d’une cause nationale… Au finale, l’OS est un mix entre langage C et assembleur, tandis que le lecteur de disquettes provenait d’une usine spécialement construite pour l’occasion. Un tour de force technologique, en quelque sorte.

Après le lancement de ce clone de Mac, Apple a pu s’en procurer quelques unités et n’a pu que constater l’étendue des dégâts. Cela a même poussé le constructeur, Microsoft et IBM (pourtant le grand ennemi de l’époque) de pousser le Congrès US à adopter des mesures imposant des taxes d’importation sur les produits brésiliens. À l’époque, l’économie du pays n’est pas brillante, et sous la pression, les autorités ont finalement obligé Unitron à cesser la production de ses clones, après que 500 machines aient été fabriquées. La Chine a ensuite pris le relais, bien des années plus tard.

Source