Unitron : la folle histoire du premier clone brésilien de Mac
Cette société a bien tenté d’obtenir une licence d’Apple, mais les autorités se sont opposées à la co-entreprise que souhaitait créer le constructeur américain (qui en réclamait 51%). Pourquoi s’embarrasser ? Les composants étaient alors disponibles, aussi bien la RAM que le processeur 68000 de Motorola, même si leur importation restait difficile. Unitron a dû cloner la ROM du Mac, qui contenait l’OS… qu’il a fallu localiser en portugais. Tout cela a nécessité des moyens conséquents, fournis en partie par le gouvernement : 10 millions de dollars ont été alloués à Unitron, qui a également reçu l’aide de plusieurs universités du cru. Autant dire qu’il s’agissait à l’époque d’une cause nationale… Au finale, l’OS est un mix entre langage C et assembleur, tandis que le lecteur de disquettes provenait d’une usine spécialement construite pour l’occasion. Un tour de force technologique, en quelque sorte.
Après le lancement de ce clone de Mac, Apple a pu s’en procurer quelques unités et n’a pu que constater l’étendue des dégâts. Cela a même poussé le constructeur, Microsoft et IBM (pourtant le grand ennemi de l’époque) de pousser le Congrès US à adopter des mesures imposant des taxes d’importation sur les produits brésiliens. À l’époque, l’économie du pays n’est pas brillante, et sous la pression, les autorités ont finalement obligé Unitron à cesser la production de ses clones, après que 500 machines aient été fabriquées. La Chine a ensuite pris le relais, bien des années plus tard.