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Economie

Apple : emprunter pour ne pas payer

Ormerry

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aapl-5.jpgApple a lancé sur les marchés financiers (via Goldman Sachs et Deutsche Bank ) un emprunt obligataire d’un montant de 12 milliards de dollars, qui suscite maintes interrogations et commentaires.

En effet, l’on peut a priori se demander pourquoi une société assise sur plus de 250 milliards de liquidités a besoin d’emprunter quelques poignées de dollars, plutôt que de puiser dans sa cagnotte. La réponse tient en 2 mots : “optimisation fiscale”. Le trésor de guerre d’Apple est en effet disséminé dans ses filiales hors des Etats-Unis (et en particulier dans des territoires plus connus pour leur fiscalité avantageuse que pour leur transparence bancaire), et son rapatriement sur le territoire américain lui vaudrait d’être imposé à près de 50%.

L’autre question soulevée par cette opération tient à sa finalité : Apple souhaite en effet verser à ses actionnaires, avant la fin 2015, 100 milliards de dollars de dividendes, et financer un rachat d’actions – une opération juteuse pour les porteurs de titres Apple et assez habituelle pour les sociétés cotées, mais à laquelle la Pomme des années Jobs s’était toujours refusée, considérant que les bénéfices devaient financer les développements de la société et que les actionnaires seraient
suffisamment rémunérés par la hausse du titre, si l’entreprise restait florissante.

Ce changement de stratégie boursière marque donc une rupture nette avec les pratiques antérieures ; les analystes s’interrogent aujourd’hui sur les raisons de cette “normalisation”, se demandant même si ce soutien un peu artificiel du cours de l’action AAPL ne laisserait pas augurer des résultats financiers peu flatteurs pour les trimestres à venir.

Les résultats, en tout cas, sont là : l’emprunt obligataire a mobilisé trois fois plus de souscripteurs qu’il n’y avait d’offre, témoignant d’une confiance de fer dans le devenir de la Pomme. Le titre Apple, lui, a grimpé de 70 $, et est en marche pour atteindre la barre des 600 $.

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