Suivez-nous

Prospective

En 2019, selon Microsoft…

Vendredi, Microsoft proposait sa “vision” pour les 10 ans à venir. Une occasion supplémentaire pour Redmond de “reprendre la main” en matière de communication.

Boro

Publié le

 

Par

Vendredi 27 février se tenait à Philadelphie la Wharton Business Technology Conference, avec comme intervenant Stephen Elop, le président de la Business Division de Microsoft.

L’occasion pour Microsoft de faire une double opération de communication d’abord en direction de ses clients professionnels, mais également à destination de ses propres troupes, traumatisées par les revers accumulés de Vista et le licenciement de 5 000 employés. On notera pêle-mêle les références appuyées au nuage, le cloud computing appelé Azure chez Microsoft et sur lequel Redmond semble fonder de grands espoirs, à la Sphère ainsi qu’à Surface.

L’adaptation de cette dernière à des espaces de travail personnels reposant sur des surfaces transparentes – claviers versatiles et écrans – est intéressante… à ceci près que la technologie de Microsoft repose sur des cameras positionnées en arrière de la surface d’affichage, et non sur une interface tactile multipoints présentée dans le film, technologie adoptée et déposée par… Apple.

Encore une fois, il serait vain de vouloir enterrer prématurément Microsoft, tout comme ceux qui avaient entonné le chant funèbre pour Apple durant toute la seconde moitié de la décennie 90 en ont été pour leurs frais : il ne manque pas de gens brillants à Redmond et ailleurs, dans les laboratoires de R&D de Microsoft. Le problème réside dans ce que le management et peut-être surtout la culture de l’entreprise sont capables d’en faire.

Bien que présent dans la société depuis à peine un an, Stephen Elop a ouvert son intervention et présenté le petit film en insistant sur le fait que les éléments présentés n’étaient pas de la science-fiction, mais “pourraient exister en 2019”, insistant sur le fait que la décennie qui vient allait “bouleverser la façon dont nous interagissons avec la technologie”…

Or c’est bien là que le bât blesse… Passe encore sur le gros coup de vaporware pour “ce qui pourrait-être… mais qui ne sera peut-être pas” : c’est bien le fait que Microsoft s’obstine depuis 10 ans à “vendre” de la technologie – si possible Microsoft – qui est le principal problème chez Microsoft… et qui le sera encore davantage, si rien ne bouge chez eux, au fur et à mesure que cette technologie disparaît dans les objets du quotidien. Le commun des mortels ne veut pas interagir avec de la technologie, fut-elle issue des laboratoires Microsoft : les gens veulent utiliser des appareils dans leur vie quotidienne et que ça marche, sans y penser.

C’était l’intuition d’Apple, avec l’Apple II puis le Macintosh, qui n’a véritablement trouvé un succès planétaire qu’à partir de 2001, avec iPod puis avec iPhone. Rien d’étonnant à ce que Bill et Mélissa Gates, tout comme Steve et Connie Ballmer, interdisent à leurs progénitures respectives de s’approcher d’un iPod : le Zune et les différents Windows Mobile comptent à ce jour parmi les plus gros fours de l’Ogre de jadis. Les premiers ? les seuls ? L’avenir le dira. Si rien ne change au sein de Redmond, en 2019 Microsoft pourrait bien avoir considérablement réduit sa surface, avoir quasiment disparu… ou se cantonner à une électronique d’entreprise .

Les courbes des 2 sociétés ont une nouvelle fois commencé de s’inverser, pour une bonne part parce que Microsoft a laissé à Apple toute latitude pour innover. Un monde de l’électronique grand-public de l’ère post-informatique, outrageusement dominé par Apple serait-il pour autant plus souhaitable ?