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Prospective

Le florilège de La Roseraie :

Nous vous avions parlé de l’expérience bâtie depuis bientôt 10 ans autour du Mac par les écoles de la ville de Marseille, organisée autour du projet C.I.M.E. L’une des classes de CM1 était l’invitée de l’Apple Expo. L’occasion pour nous de les rencontrer ainsi que leur professeur, et de les écouter parler de leur expérience.

Boro

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Cette année encore l’Apple Expo a été l’occasion de nombreuses rencontres, pour les anciens celle de renouer quelques liens, et pour les nouveaux celle de se familliariser avec l’évènement, mi-fête de famille, mi-quinzaine commerciale. Le prétexte à retrouvailles, certes, mais aussi à découvertes que nous vous ferons partager dans les semaines qui viennent.

Au premier rang des découvertes on trouve bien sûr l’iMac G5, mais c’est la visite rendue à la classe de La Roseraie qui avait fait le déplacement jusqu’à Paris qui restera sans aucun doute l’une des rencontres les plus saillantes.

c8.jpg Un peu en retrait des bousculades de la première moitié du Hall 1 de Paris Expo, se trouve l’Espace ‘Solutions Éducation’ de l’Apple Expo 2004. Et c’est là que l’on trouve, protégées par une ceinture un peu symbolique qui les isole un peu de de la ruche bourdonnante, quelques abeilles un peu particulières et qui n’en sont pas moins industrieuses que les autres…

Nous avons eu l’occasion de vous parler en juin dernier de l’expérience menée depuis 10 ans par la ville de Marseille, en collaboration avec l’Inspection d’Académie et, bien entendu, des enseignants. La Mairie a ainsi pu mettre à disposition non seulement au moins 1 ordinateur raccordé à internet par classe de Cycle 3 (Cours Moyen mais aussi CE2/CM1), mais surtout a mis en place depuis 1994 le C.I.M.E. (Communication Interactive & Multimedia pour l’Enseignement), une structure commune avec l’Académie qui permet de doter les classes de moyens supplémentaires, une fois validés les projets pédagogiques des enseignants.

Dans ce cadre, le logiciel Partages (Pour Apprendre à Rechercher, Traiter, Assimimiler, Gérer, Échanger les Savoirs) a été développé en interne, et permet de structurer le contenu des activités pédagogiques réalisés en classe, en vue de leur présentation au public via internet grâce à ses deux volets, scolaire et public.

Une classe-découverte… à plus d’un titre…

Les enfants ont donc passé 2 jours à Paris, et la première journée a été consacrée à la visite de la capitale. Il ne s’agissait pas en effet pour eux seulement de présenter le travail de l’année au cours de l’Apple Expo, mais aussi de mettre à profit l’expérience pour l’intégrer dans le processus d’apprentissage… et bien entendu de la partager, avec leurs copains restés à Marseille comme avec leur famille.

Lorsque nous les avons rejoints sur le stand, le mardi après-midi après leur goûter, ils étaient occupés à préparer le “compte-rendu” de la journée de la veille, et faisaient leur montage sur iPhoto mais aussi sur iMovie, ou effectuaient des recherches complémentaires sur Google, par groupes de 2 ou 3. Il y avait effectivement plein de choses à raconter, entre la visite de Paris en bateau-mouche ou le fait d’avoir pour certains dansé avec des japonais…

On les sent très autonomes, certes sur les taches définies par l’enseignant, et parfaitement capables de travailler à plusieurs sur un projet. Mais le plus étonnant est sans doute leur concentration et leur capacité à faire abstraction du brouhaha qui les entoure… Evoluant entre les tables, une petite fille présente avec à la fois beaucoup de gentillesse, de naturel et de sérieux ses camarades en train de travailler à une équipe de télévision, nullement intimidée par la caméra…

roseraieAE.jpgMme Vidil leur professeur confirme leur habitude de travailler en groupe et en atelier pendant toute l’année. Même si à l’occasion de l’Expo chacun a reçu un iBook WiFi pour illustrer les concept de “Classe Mobile“, elle dispose habituellement de 3 ordinateurs dans un coin de la classe, sur lesquels un petit groupe peut avancer sur un projet pendant que le reste de la classe travaille de façon plus traditionnelle. Elle a elle-même un portable à sa disposition, plus un second qu’elle va devoir bientôt rendre…

Pas de révolution conceptuelle ou théorique en l’occurrence dans sa façon de travailler, mais simplement les outils de réflexion pédagogique “ordinaires” dans la mise en œuvre des TICE. Mais on sent chez l’enseignante énormément de motivation et d’enthousiasme vis à vis de l’outil informatique d’abord, mais aussi tout simplement dans le désir de “transmettre” et de faire découvrir… De son propre aveu, elle peut prendre beaucoup sur son temps pour comprendre, pour avancer, en trouvant elle-même les réponses aux différents problèmes qu’elle peut rencontrer… même si un soutien technique fait partie du dispositif.

Et c’est la même exigence, affectueuse, que l’on perçoit vis à vis des enfants lorsqu’elle avoue, alors qu’elle les regarde travailler seuls d’un œil approbateur, que malgré tout les productions des élèves de partent pas telles quelles [NDLR : sur le site Partages] sans qu’elle ne les retouche, parfois longuement, et que “si c’est vrai que ce sont eux qui font la mise en page, il faut parfois qu’elle explique qu’un fond rose n’est pas ce qu’on fait de plus lisible“… Il ne faut pas être grand clerc pour se douter que ce n’est pas sans un petit pincement au cœur qu’à leur retour elle les a confiés à leur nouvelle maîtresse…

Une démarche de fond chez Apple

Pour Hervé Marchet qui dirige le secteur Éducation au sein d’Apple Europe, la présence de la classe de La Roseraie cette année à l’Apple Expo n’est bien évidemment pas un caprice. il s’agit à la fois de marquer la lisibilité du retour d’Apple dans le secteur de l’Éducation, telle que le permet la signature de l’Accord-cadre entre le Ministère de l’Éducation et Les Ulis, tout en faisant valoir les expériences réussies auprès des décideurs, et au premier rang d’entre eux les Inspecteurs d’Académie chargés des NTICE.

L’accord signé avec Grenelle, et son 1er avenant qui a rendu possible le plan “Microportable-Étudiant” marque la présence d’Apple en tant qu’interlocuteur reconnu, non seulement dans le secteur de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, mais dans le champ de l’Éducatif dans son ensemble, dès cette année scolaire.

Il s’agit d’en finir avec cette image de franc-tireur qui colle à la Pomme, en mobilisant ses moyens de façon beaucoup plus coordonnée, des expériences au long cours et de grande envergure comme celle du C.I.M.E. plaidant bien évidemment dans ce sens. Mais peut-être avant tout, cette journée de classe “reconstituée” permet de montrer qu’en l’occurrence les enfants, habitués à évoluer dans ce type d’Environnement Numérique de Travail ne sont plus uniquement en position de consommateurs, mais aussi de producteurs de contenu
et, dans une certaine mesure, acteurs dans le processus d’apprentissage.

Reste perceptible encore une certaine difficulté à exister sur ces gros marchés institutionnels, avec des cahiers des charges extrêmement formatés, même si Hervé Marchet assure qu’Apple est présent sur ces appels d’offres. La formalisation de l’accord signé à la fin de l’année dernière devrait aller en ce sens, et la rentrée devrait permettre de dégager davantage de perspectives et de vérifier que, comme on a pu le constater sur le salon, les mentalités des responsables IT commencent, lentement, d’évoluer.