Microsoft rachète l’activité mobile de Nokia
L’information est un coup de tonnerre, même si nombre d’analystes s’y étaient préparés : Microsoft va racheter l’activité mobile de Nokia, sa partie matérielle, à hauteur d’un peu plus de 5 milliards d’euros. Au passage le géant américain obtient une licence de 10 ans sur l’ensemble de l’énorme portefeuille de brevets de la firme finlandaise. Les rumeurs récurrentes ont donc fini par se réaliser.
Si l’arrivée d’un ancien de Microsoft à la tête de Nokia présageait d’un rapprochement profond entre les deux entités, l’achat pur et simple de l’activité mobile reste un choc et signifie surtout la dislocation d’un géant européen, fleuron pendant des années du secteur mobile avant de se faire distancer par Samsung et Apple.
Dans les faits, le gros des salariés de Nokia va passer sous la bannière de Redmond, soit 32 000 personnes, ce qui signifie aussi que les structures en place, bureaux et serveurs vont rester là où ils sont et que le plan de rachat ne s’accompagne pas à priori d’un dégraissage des effectifs.
Ce dernier coup de jarnac de Steve Ballmer, sans doute le plus important mais aussi le plus risqué, résonne malgré tout comme un aveu d’échec; Microsoft s’était allié à Nokia afin de trouver des synergies permettant la croissance de l’OS de Redmond en même temps que le rebond de Nokia sur un marché mobile en plein chamboulement. Las, même si les Windows Phone semblent enfin décoller en Europe, au niveau mondial la part de marché de Microsoft reste très faible et fait peser de vraies inquiétudes sur l’avenir d’une entreprise qui n’arrive pas à embrayer sur l’ère du post-PC.
L’achat semble être la dernière tentative pour Microsoft de prendre son destin totalement en main pour espérer peut-êre revenir au premier plan. C’est aussi un risque, dans la mesure où l’intégration de cette nouvelle branche mobile pourrait ne pas se faire sans mal: à l’énorme structure de Microsoft va maintenant se rajouter toute l’infrastructure de Nokia, sans même parler des difficultés à gérer le devenir des gammes Asha et surtout Lumia, un métier de fabricant qui reste assez neuf pour Microsoft malgré la gestion de la branche Xbox.
Elop, l’ex-employé de Microsoft, va donc redevenir un simple cadre dirigeant de son ancienne société et plus le CEO de ce qui était il y a encore quelques heures un géant européen. L’univers mobile vient à nouveau de bouger profondément ses lignes de force; un classique depuis l’apparition de l’iPhone en 2007.
