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Prospective

MWSF 09 : Un final en beauté

Pour sa dernière Keynote à la Macworld, Apple avait bien fait les choses. Retour sur les annonces d’hier soir.

Boro

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Ceux qui avaient craint avec parfois pas mal d’arrières-pensées –que le forfait de Steve pour cette dernière Keynote lors d’une Macworld ne cachât une déception, voire du dépit du patron face à des annonces-produit réduites à la portion congrue en peuvent être rassurés – ou en seront pour leurs frais, c’est selon ; c’est un Phil Schiller visiblement en grande forme et qui ne boudait pas son plaisir qui a pris possession du plateau, pour une présentation en 3 points +1 assez significative du positionnement actuel du californien.

iLife`09

Ce n’est plus du pied-dans-la-porte : c’est le pied-de-biche qui a permis à Apple de s’installer chez monsieur et madame toute-le-monde… une fois que l’iPod s’est installé dans la poche du (ou de la) grand(e) et l’iPhone dans celle des parents : depuis 2 ou 3 trimestres, l’essentiel de la croissance d’Apple est en effet portée par ses résultats sur le marché grand-public ; c’est d’ailleurs notamment le cas du marché français. Rien d’étonnant dès lors que Phil Schiller ait pris tout ce temps pour ce qui peut sembler mineur aux yeux d’un fidèle de la marque, et ce d’autant plus que Microsoft prétend faire jeu égal avec elle.

iPhoto intègre les dernières tendances en matière de photo grand-public, en l’adaptant à la problématique de plus en plus prégnante de l’archivage, après avoir augmenté la capacité de stockage du logiciel de manière drastique : l’intégration du GPS avec Places – même à la main – et celle de la reconnaissance faciale sont un grand progrès en ce sens. Les diaporama améliorés et la fonction de partage en ligne – sur les réseaux sociaux et non plus sur le seul Mobile Me – étaient devenu une nécessité.

iMovie a franchi un nouveau palier dans la démocratisation du montage vidéo, avec de nouvelles fonctions de glisser-déposer avancées, un éditeur de précision qui améliore également la synchronisation du son et l’intégration logicielle d’une fonction de stabilisation d’image, et un nouveau navigateur ainsi que le cortège habituel des nouveaux thèmes ou effets spéciaux.

GarageBand : c’est le véritable morceau de bravoure de la suite ; avec les leçons de débutants, mais également les leçons d’artistes, le logiciel d’Apple renouvelle le genre et retrouve sa vocation d’initiateur à la pratique musicale. De plus, Apple flatte les artistes, s’assure ainsi quelques revenus supplémentaires, et enfourche son cheval de bataille en habitant l’air de rien ses fans à payer pour des podcasts. Chapeau l’artiste ! :langue. Ceux-ci seront-ils localisés?

Quant à iWeb, il donne enfin un accès FTP en dehors de Mobile Me…

iWork`09

En montant petit en puissance, iWork se pose en plus en plus en alternative à Office, du moins pour tous ceux qui n’ont pas besoin de l’ensemble des fonctions de l’usine à gaz, et même si Microsoft a vu venir la menace en prenant exemple sur Apple pour la dernière mouture d’Office pour Mac.

C’est Pages et Numbers qui bénéficient au premier chef de cette mise à jour, avec la montée en puissance du logiciel de mise en forme/traitement de texte, qui gagne un mode plein écran, un mode plan et qui intègre un mode partage au format Word, tandis que Numbers fait des progrès notables, en particulier en ce qui concerne l’édition de fonctions et les modèles de présentation complexes. Mais surtout, les deux logiciels se mettent enfin à communiquer entre eux de façon étroite. Enfin, mais est-il besoin de le rappeler quand Apple US propose des licences iWork pour les écoles entières (500 postes K-12, ou 50 dans le supérieur) ? La suite bureautique d’Apple se veut également positionnée résolument pour le marché de l’éducation, avec l’ajout d’un éditeur de formules mathématiques.

Seule vraie nouveauté, présentée en béta, la possibilité de partager et d’annoter des documents en ligne avec iWork.com. Reste à savoir si le service finira par devenir payant…

MacBook Pro

Il était attendu depuis la présentation des MacBook et MacBook Pro 15 pouces : le modèles 17 pouces présenté hier soir représente un nouveau pas en avant pour le californien : non pas tant en termes de design que d’autonomie industrielle. Les dimensions et caractéristiques du dernier-né de la gamme nomade sont en effet parfaitement semblables à celles de son prédécesseur – 3 ports USB, un FireWire 800, Ethernet, et Express 34 – tout en intégrant les nouveautés du design “Unibody” dévoilé en octobre, et notamment un écran LED pour la première fois proposé en option mate.—–

Mais c’est au niveau de la batterie qu’Apple a frappé un grand coup, en tirant les enseignements de la crise qui avait secoué l’industrie voici 3 ans lorsque les batteries fabriquées par Sony avaient entraîné une polique de rappel quasiment sans précédent chez les grands constructeurs, entraînant même l’interdiction d’embarquement dans les cabines des portables munis de leurs batteries. En poussant au maximum la technologie lithium-polymère, Apple pousse la durée de ses batteries jusqu’à 7 et 8 heures (une journée de travail entière !), en fonction du GPU utilisé, mais également en optimisant les cycles de charge de celles-ci. La Pomme proclame du coup la possibilité d’enchaîner jusqu’à 1 000 cycles de charge, avec une durée de vie de 5 ans, soit 3 fois la moyenne de l’industrie. Rendez-vous dans 5 ans pour voir si le service marketing a dit vrai, ou si c’est le service juridique devra faire face aux habituelles class actions…

Seule ombre au tableau, la petite merveille est collée : Apple prévoit certes un service de remplacement assez raisonnable pour 179 €, mis l’absence de trappe sur la face arrière condamne également l’utilisateur à un retour-atelier pour tout ce qui concerne un éventuel upgrade en matière de disque dur ou de barrettes mémoire. Est-ce une concession faite au revendeurs? Apple pourrait avoir choisi cette solution provisoirement, faute d’avoir mis au point un système amovible. Il reste à voir si La Pomme va étendre le procédé à l’ensemble de la gamme, ou l’adapter en diminuant légèrement la taille de la batterie et en s’assurant ainsi un avantage concurrentiel non-négligeable vis-à-vis de ses concurrents : quels seraient par exemple ses performances avec un MacBook Air ?

La fin des DRM

Annoncé par Electron libre, la fin des DRM sur l’ensemble du catalogue est annoncée pour la fin du trimestre, 8 millions sur les 10 millions de titres étant d’ores et déjà disponibles, avec pour contrepartie une flexibilité sur les tarifs (0,69 ; 0,99 et 1,29 €) depuis longtemps réclamée par les Majors, en fonction de la nouveauté du titre. La majorité des morceaux du Store étant constituée par le back catalogue, l’opération devrait l’un dans l’autre se révéler une bonne affaire – tous les titres sont désormais encodés à 256 kb/s – pour peu qu’on se montrât patient…

Autre indice de la maturation désormais du marché de la musique en ligne, l’iTunes Store est désormais accessible via les réseaux 3G, ce qui devrait favoriser les achats d’impulsion, en même temps que le plaisir de l’expérience : où que l’on soit, il suffira désormais de lancer Shazam sur son iPhone pour identifier – ou reconnaître – le titre qui passe, et pour l’acheter immédiatement sans avoir besoin pour cela de tanner le disquaire de la FNAC en fredonnant plus ou moins bien le titre désiré… :langue

Une seule constante, le changement !

Comme on l’a souligné ici depuis plusieurs années, Apple devient de plus en plus ‘mainstream’ et l’on assiste plus en effet à des bouleversements radicaux dans le design ou les technologies employées. Même lorsque les machines ou les logiciels introduisent une rupture vis-à-vis des options précédente, celle-ci est intégrée dans l’ensemble précédent pour éviter les grosses surprises – désagréables – et lève également une partie des freins à l’achat : à mesure que la clientèle d’Apple s’élargit et devient de plus en plus à l’image de la population générale, celle-ci est proportionnellement de moins en moins technophile et friande de nouveautés. Chaque amélioration même importante est intégrée au fur et à mesure à l’ensemble précédent,

Chaque modèle est désormais un ”modèle de transition”, et les clients traditionnels de la marque n’ont plus à attendre le “nouveau”, a fortiori à présent que l’adoption de la plate-forme Intel met assure aux équipes d’Apple une puissance de calcul conséquente et régulièrement augmentée, à un coût énergétique raisonnable. Quant aux nouveaux-venus, ils n’ont plus à redouter les soubresauts périodiques dans la gamme et, cela dut-il déconcerter les fans, La Pomme a également entrepris depuis plusieurs années d’appliquer la démarche à ses suites logicielles, ce qui lui permet d’ailleurs de s’assurer des revenus récurrents. L’abandon de la présence au Macworld vient ici, tôt ou tard, tirer les conséquences de l’installation de la marque dans le paysage électronique et informatique en remplaçant graduellement sa communication événementielle propre à catalyser la ferveur des aficionados par une présence familière au coin de la rue, dans ses Apple Stores, Apple Shops ou Apple Premium Resellers…

La lettre de Steve Jobs sur son état de santé, dont la publication a donné lieu à un certain nombre de commentaires assez médiocres dans la presse française – était-elle préparée avant les vacances, et prête “au cas où” ? On peut le penser, étant donné sa formulation. Etait-elle-là pour alimenter le buzz, à quelques heures du coup d’envoi ? Ces orfèvres en la matière en seraient bien capables… En tout état de cause, le contenu de cette dernère édition était tout à fait conforme à ce à quoi on pouvait en attendre, même s’il y a eu quelques absents de taille comme l’iMac ou le Mac mini, par exemple…