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Matériel

BlackBerry : « prolongement » naturel du Mac

L’année 2007 semble prometteuse pour Apple avec la future disponibilité du iPhone en Europe. Mais il existe déjà une solution mobile signée RIM : le BlackBerry 8100.

MacGregor

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Alors que Steve Jobs vient tout juste de présenter son dernier périphérique révolutionnaire, le iPhone, nous avons testé le tout dernier-né de la gamme BlackBerry : le Pearl ou modèle 8100.
Son constructeur, la société canadienne Research In Motion Limited (RIM) aurait mis trois ans pour arriver à trouver le meilleur compromis technologique afin de rendre son utilisation intuitive et conviviale. Le pari est tenu. Cette « perle » rectangulaire dotée d’un poids plume (89 grammes), pourrait devenir un prolongement naturel de votre Macintosh lorsque vous serez en déplacement. Même si le « design » n’est pas au niveau de l’appareil proposé par les laboratoires de Cupertino, la philosophie du constructeur séduira sans aucun doute l’utilisateur de Mac habitué à la « simplicité ».

Prise en main, découverte

Depuis plus de deux ans, les cadres stressés et leurs collaborateurs pressés ainsi que les secrétaires dépassées ou les jeunes loups affamés ; sont des adeptes du « Push mail ». Cette technologie développée par la firme canadienne RIM, permet de recevoir et de traiter en temps réel l’ensemble de ses courriels (jusqu’à 10 comptes POP/IMAP), de les consulter sur le terminal comme si vous vous trouviez devant votre écran d’ordinateur. Vous bénéficiez d’une réception automatique des messages (grâce à la technologie « push » donc), d’une intégration avec divers comptes de messagerie professionnels et personnels et d’un accès pratique à des pages HTML et WAP. Les pièces jointes peuvent être lues sans difficulté via les applications embarquées : PDF, fichiers Word, etc.

L’appareil se révèle être aussi un agenda personnel et professionnel très pratique, avec des options de signalisation avancées, un must en la matière ; dans lequel vous pourrez consigner vos multiples rendez-vous. Vous serez sûrs de ne rien oublier.

Une carte mémoire amovible au format SD (déjà installé à l’ouverture du coffret) d’une capacité de 64 Mo, se trouve embarquée dans l’appareil. Cela va vous permettre de vous retrouver avec une capacité de stockage de 120 Mo au total, ce qui n’est pas si mal même si la concurrence fait mieux en la matière. De quoi transformer votre Pearl en un lecteur audio, vidéo et photos par la même occasion.

La nouveauté chez RIM, avec ce dernier-né de la gamme éprouvée des BlackBerry, c’est l’intégration d’options multimédias devenues un « standard » chez tous les constructeurs de téléphones mobiles/smartphones. Un appareil photographique doté d’un capteur de 1,3 millions de pixels, un lecteur audio et vidéo pour écouter et visionner vos fichiers. À la différence près, que vous ne pourrez pas filmer vos propres séquences vidéo ! Une limitation incompréhensible à notre époque, mais qui n’est certainement pas rédhibitoire pour le test et l’utilisation du rectangle « magique ».
Enfin, l’objet tient vraiment bien en main et l’on sent immédiatement la qualité de fabrication. Le matériau utilisé pour la coque est « doux » et n’imprime pas aussi facilement les traces de doigts inévitables à l’usage, que certains modèles de téléphones portables. Les touches du clavier sont agréables et permettent, malgré un espacement restreint, une très bonne frappe si tant est que vous ne possédez pas les mains d’un « Timber » du Québec !
Les deux touches intelligentes, disposées sur les deux côtés de l’appareil (programmables à souhait pour information), sont très bien situées et elles ne gênent pas l’utilisateur dans ses activités quotidiennes lorsqu’elles ne sont pas utilisées.

Pour la petite histoire, ces appareils sortent des usines du constructeur canadien car ils ne sont pas fabriqués en Asie comme la plupart des ustensiles électroniques de ce type. Est-ce que la qualité de fabrication du BlackBerry est directement liée à la localisation géographique de l’usine… ? Rappelez-vous lorsque Cupertino fabriquait ses ordinateurs en Californie.

Et la pratique, alors… ?

Après plusieurs semaines de pratique ; on se rend compte que le Pearl est un outil extraordinaire pour gérer ses courriels, prévoir son emploi du temps et communiquer sous toutes les formes (écrite, vocale, visuelle) depuis n’importe quel point du globe terrestre.

La fonctionnalité de l’écran qui adapte sa luminosité en fonction de la lumière extérieure (clarté, pénombre, etc.) est d’une redoutable efficacité en extérieur lorsque le soleil tape fort. Cela fait penser immédiatement aux écrans des ordinateurs portables d’Apple, qui procèdent de la même façon lorsqu’il sont sous tension et que l’option « Ajuster… » est cochée.

Cet appareil est aussi surprenant par ses dimensions (c’est le plus petit smartphone actuellement) mais surtout par un poids plume : moins de 90 grammes ! Vous avez l’impression de ne rien avoir dans la main tellement le mobile sait se faire oublier. Vous pourrez bien évidemment le transporter dans toutes vos poches sans aucune difficulté.

La petite boule centrale qui permet de naviguer et de travailler avec son BlackBerry, est tout bonnement extraordinaire. Vous allez pouvoir régler la sensibilité de cette perle, véritable point de passage de vos doigts pour effectuer vos diverses tâches. Elle regroupe tout à la fois un périphérique de pointage version « mono bouton », un trackpad et une molette d’iPod. Il ne faut pas bien longtemps pour s’habituer à ce mode de navigation.

Cet appareil est donc très bien pensé autour de la « perle », il ne faut pas très longtemps (deux bonnes heures environ) pour maîtriser l’essentiel des fonctionnalités et des outils proposés afin de se mettre au travail. Le constructeur fournit aussi avec son système d’exploitation un assistant personnel efficace pour le débutant. Cet assistant vous permet d’aller à l’essentiel en 15 minutes (montre en main) pour configurer ses principaux comptes email, la date, l’heure, le thème, les sonneries, etc. Sans vous soucier de maîtriser ce qui se trouve sous le capot.
Par la suite vous prendrez plus de temps pour affiner les réglages et « plier » le Pearl à votre main. Car le logiciel système est riche d’options.

L’analogie avec le Macintosh n’est pas une simple vue de l’esprit avec le BlackBerry de RIM, mais bel et bien une réalité. C’est assez déconcertant par moment… :)—–

Du courriel, du courriel, encore du courriel !

La principale activité de votre terminal BlackBerry sera de toute évidence la gestion de vos courriels et les communications avec Internet. La firme canadienne a réellement développé une solution mobile éprouvée et efficace, pour celui ou celle qui désire consulter ses courriels 24h24 depuis n’importe quel endroit du globe. Le concept de mobilité prend tout son sens avec cet appareil, car vous avez entre les mains un petit rectangle très léger, qui sera transporté sans aucune difficulté.
Bien évidemment, un Pearl ne peut pas remplacer un Macintosh pour effectuer certains travaux (retouche photos, montage vidéo, et autres activités intensives). Mais il peut palier à son absence dans les domaines liés à l’Internet et à la gestion de ses courriels, sans aucun doute. Avec un appareil photographique numérique, vous pourrez adjoindre au texte les photos indispensables pour travailler et échanger vos articles avec vos collaborateurs ; voire vos proches…

Lors de la première prise en main de l’appareil, vous devrez définir un identifiant et un mot de passe pour accéder à ce service. L’assistant personnel sera une fois de plus d’un grand secours pour les néophytes. Vous effectuerez donc cette création directement depuis le terminal via le menu Assistant d’Installation. Par la suite, le BlackBerry va se connecter au service de RIM, et vous pourrez créer jusqu’à 10 comptes POP/IMAP afin de réceptionner l’ensemble de vos courriels sur le terminal. Pour créer son compte, il suffit juste de rentrer son identifiant et mot de passe fourni par votre F.A.I ; et ce sera tout ! un vrai jeu d’enfants…
Un mode plus poussé permet aussi de se connecter à la messagerie de son entreprise via un serveur Microsoft Exchange, mais cette option ne sera pas testée (volontairement) dans ce dossier.

Vous voilà donc avec vos boîtes aux lettres toutes prêtes à recevoir et à envoyer des courriels. En fonction du thème de votre terminal, les messages s’afficheront dans la boîte aux lettres dédiée, ou bien dans la boîte commune aux SMS, MMS, MAILS. À vous de choisir l’option qui vous convient le mieux. De plus, il sera possible de réorganiser les icônes au sein de chaque thème, pour optimiser vos préférences.
Vous pourrez donc consulter, envoyer des courriels, lire les pièces jointes, supprimer les messages de votre terminal mais aussi du serveur pour ne pas avoir à le faire une fois assis devant votre ordinateur. Bref, le BlackBerry se substitue totalement à votre ordinateur de façon transparente et naturelle.

La navigation sur Internet (mais aussi sur le portail du fournisseur d’accès) est possible, mais il faudra que le site consulté soit doté d’une feuille de style dédié à ce type d’écran pour que cela soit confortable. Dans ce cas précis, vous surferez avec la molette multi directionnelle sans aucune difficulté. Notons au passage la qualité du portail d’Orange (opérateur disponible pour le test) qui est riche tant sur la forme que sur le fond.

Le Pearl est aussi doté d’un client de messagerie en temps réel « maison », baptisé BlackBerry Messenger. Il s’agit d’un véritable iChat à ses débuts, qui va vous permettre (uniquement entre possesseurs de BB) d’échanger du texte en temps réel avec vos correspondants. Cependant, cet « ichat canadien » s’apparente plus à une fonctionnalité gadget qu’à un réel besoin car le clavier ne permettra pas de pisser du texte rapidement avec le ou les correspondants. Pour travailler ses courriels cela ne pose pas de problèmes, mais pour dialoguer en temps réel cela va s’avérer un peu trop juste tout de même.

La synchronisation avec le Mac

Cette opération fondamentale pour un utilisateur de Macintosh est assurée, non pas par iSync, mais par un logiciel dédié fourni gracieusement par le constructeur RIM. Ce dernier ayant racheté la solution logicielle PocketMac for BlackBerry à ce dessein.
Vous connecterez l’appareil via un port USB 2 disponible sur votre Mac, et vous serez en mesure de synchroniser l’ensemble du carnet d’adresses, des favoris de Safari, mais aussi vos courriels. Ces derniers se retrouveront à l’identique dans les boîtes aux lettres de Mail, comme dans celles du Pearl. Ce logiciel, uniquement en version anglaise pour le moment (mais cela n’est pas très gênant), permet d’échanger avec le Macintosh en toute simplicité ; l’ensemble des données disponibles.

Car le constructeur RIM propose uniquement une connexion Bluetooth « voix » (pour coupler une oreillette) mais pas « data », pour des raisons de sécurité. Le gouvernement américain, qui compte des milliers d’adeptes du BlackBerry, aurait fait un peu pression semble-t-il sur le constructeur canadien ; afin qu’il n’implémente pas une connexion bluetooth « data » dans son appareil. Cela est fort dommage, car la connexion USB, même à la norme 2.0, reste une connexion filaire par définition ce qui ne colle pas à l’air du temps. Gageons que les futures déclinaisons soient corrigées.

Le terminal BlackBerry va se comporter comme un disque dur qui monte sur le bureau pour en extraire les données (ou en exporter). Une fois vos travaux de synchronisation et d’échanges effectués, vous glisserez l’icône à la corbeille pour éjecter le volume. Un vrai jeu d’enfant pour tout utilisateur de Mac, même débutant 🙂

Les options multimédias

Les premiers BlackBerry étaient « austères » car ils étaient dédiés au monde professionnel : échanger des courriels un point c’est tout. Ils étaient de ce fait dépourvus de tout gadget numérique.
Est-ce que les ingénieurs de RIM ont eu raison d’ajouter au dernier-né de la famille BlackBerry, un appareil photo numérique, un lecteur de vidéo et un lecteur audio ? Et bien oui. Car aujourd’hui, prendre un cliché à la volée, communiquer une émotion ou échanger des projets vocaux à n’importe quel moment; et quelle que soit sa situation géographique, est devenu incontournable. Il est toutefois possible de discuter de la qualité (et de la résolution) du capteur intégré. Les photographies ne sont pas d’une très grande qualité lorsque les conditions de prise de vue sont en intérieur et/ou de nuit. Les parasites vont apparaître sur l’image qui semble un peu pixellisée par ce fort grain. Par contre, la surprise est de taille avec des clichés pris en extérieur dans des conditions d’éclairage normal : la qualité est au rendez-vous pour un visionnage sur écran (quelle que soit la taille) et pour une impression sur papier dédié (photographies extérieures avec vue sur la mer).

Le capteur est de 1,3 millions de pixels et propose donc une bonne qualité photographique pour immortaliser et échanger des clichés pris à la volée dans des conditions optimales. Avec un poids moyen de 60 à 100 Ko, vous pourrez stocker pas mal de données avec la capacité intrinsèque de l’appareil, qui est de 120 Mo au total.

Les vidéos peuvent être lues sur le Pearl sans difficulté. Mais vous ne pourrez pas enregistrer de séquences par contre. Cette limitation est incompréhensible et nous n’avons aucune explication cohérente à ce jour quant à cet « oubli ».
Mais l’écran du BlackBerry permet une lecture de qualité sans aucune pixellisation. Phénomène que l’on rencontre assez souvent sur les terminaux mobiles actuels. Aucun souci de clarté, de luminosité, de fluidité : la vidéo diffusée est parfaite.

Les options multimédias sont donc bienvenues avec ce nouveau modèle qui permet à RIM de tenter de séduire un public beaucoup plus large ; au-delà de sa première niche historique incarnée par le monde professionnel d’entreprises. —–

Mais est-ce que l’on peut téléphoner… au fait ?

Et bien la réponse est oui ! Le BlackBerry est aussi un téléphone « classique » qui pourra être utilisé pour transporter de la voix uniquement. Le son est de bonne facture, même dans un environnement extérieur bruyant, la voix du correspondant est fidèlement reproduite par l’appareil.
Les options en cours d’appel sont nombreuses. Vous pourrez activer un haut-parleur pour faire bénéficier votre entourage de la conversation en cours, créer des conférences audio à plusieurs si votre opérateur supporte cette option ; bref la totale.

Concernant l’autonomie de l’appareil, nous l’avons évaluée à 90 heures en veille. Mais durant ce temps, le BB n’a jamais été éteint, recevait entre 50 et 120 courriels par jour, procédait à 35 minutes en moyenne de conversations téléphoniques par jour. Nous n’écoutions pas de musique par contre avec. Ce qui donne une bonne autonomie pour ce type d’appareil.

Conclusion

Nous ne pouvons occulter le fait que la firme de Cupertino vient sûrement de frapper un grand coup avec la sortie de iPhone. Mais ce dernier n’est pas encore disponible dans les rayons et personne n’est en mesure de le tester de façon poussée pour pouvoir se faire une idée de la chose. Le BlackBerry Pearl lui existe bel et bien dans les rayons, et se trouve couplé à des offres pratiques de fonctionnement chez Orange et SFR depuis longtemps ; et chez Bouygues Telecom pour les professionnels uniquement depuis le début de cette année.
Aujourd’hui, RIM tente de séduire le grand public et non plus exclusivement les professionnels.

Et les atouts sont nombreux car ce terminal est réellement pensé comme un « petit ordinateur » nomade qui se manipule aisément avec cette perle centrale et la touche menu juste à côté. Le copier coller devient évident pour alimenter facilement les différentes applications intégrées, avec un bon confort de saisie pour le texte. On se croirait devant son ordinateur.

C’est donc un excellent produit qui séduira autant les professionnels que les particuliers, nouvelle cible commerciale du constructeur canadien. Avec la convergence annoncée du téléphone, d’Internet et de l’assistant personnel ; les terminaux de ce genre vont commencer à fleurir de plus en plus pour remplacer définitivement le « simple » téléphone doté d’un APN. Le BlackBerry Pearl, c’est un peu comme le Mac : il faut l’essayer une fois pour définitivement l’adopter… 🙂

– grande qualité de fabrication (made in Canada tout de même !)
léger et compact
– molette de défilement paramétrable et ultra-efficace
– logiciel système performant, réactif, simple d’emploi sans fioritures ni gadgets
technologie « Push mail »
– riche en fonctionnalités
– réseau EDGE
– rapport qualité prix (179 euros chez Orange avec abt BlackBerry de 45 euros/mois engagement sur 12 mois)

– pas de 3G (mais ce n’est pas rédhibitoire au vu de la couverture en France)
– accès à la mémoire interne assez lent pour afficher ses données graphiques
– impossible d’enregistrer des vidéos, incompréhensible
– entorse des pouces si abus de courriels voire divorce pour les utilisateurs mariés 🙂