CorelDraw 11 : découverte

La cible visée est bien Adobe avec ses produits phares comme Photoshop, Illustrator et Elements. Mais aussi Macromedia et son célèbre logiciel d’animation Flash. Corel peut-elle rivaliser avec tout ce beau monde ? Les professionnels du monde graphique et les entrepreneurs sont les cibles privilégiées par Corel, qui se présente dans les rayons avec un tarif relativement agressif pour ce coffret complet.

Présentation, installation

C’est un coffret bien rempli que nous livre Corel, en effet. Sa suite logicielle n’embarque pas moins de 3 applications clefs : CorelDraw 11, dédié a à la conception graphique, Corel Photo-Paint 11, pour tout ce qui est retouche-photo rapide, Corel RAVE 2, pour tout ce qui est animation Web. En outre de nombreux autres logiciels sont embarqués au cœur de cette suite. C’est le cas de CorelTRACE 11, Corel CAPTURE11, OmniPage SE, Font Reserve (Macintosh seulement), Kodak Digital Science, le système de gestion des couleurs 5, 10 000 cliparts professionnels, 1 400 photos et 1 000 polices TrueType et Type 1[[Les mauvais esprits pourront penser que l’achat de la suite ne se justifie que par ces logiciels embarqués.]]. Tous les outils sont présents pour travailler directement. C’est un peu la philosophie de Corel : apporter dans un coffret pour un prix agressif tout ce dont vous aurez besoin pour produire. L’installation est rapide et ne pose aucun problème. La machine de test pour cette intégré, est un PowerMacintosh G4/466 MHz doté de 512 Mo de SDRAM PC 133, épaulé par un disque dur à 7200 trs/mn. L’éditeur stipule que la configuration minimale doit être un PowerMacintosh G3 doté de 128 Mo de mémoire vive et tournant sous MacOS 10.1 au minimum. Cette configuration minimale doit être revue à la hausse car sur le G4 de test la suite graphique peine par moments dans ses travaux.

Découverte

Au sein de CorelDraw, vous disposerez de beaucoup d’outils pour créer. Vouloir prendre en main ce logiciel en une semaine est impossible, tellement les fonctionnalités sont nombreuses. De plus les nouveautés de cette version sont en abondance : gestion de création de symboles afin de réduire le nombre d’éléments présents dans vos documents et alléger ainsi le poids ; outils « râteau » et « étaler » qui réagissent aux niveaux de pression de votre stylet sur une tablette graphique ; prise en charge du SVG… bref la liste est longue.
Ce logiciel se veut donc le concurrent, l’alternative ou le remplaçant (à vous de choisir !) d’une sorte d’Illustrator doublé d’un Image Ready de chez Adobe. CorelDraw vous permet de dessiner en mode vectoriel, et en bitmap, bref de faire de l’illustration. Pour ce faire, vous disposerez de nombreuses bibliothèques d’effets spéciaux pour mettre en valeur vos créations : effets 3D, coup de pinceau, caméra 3D, etc.
De même, la fonctionnalité « Relief » permet à partir d’un trait, d’un carré ou de n’importe quelle forme libre, de la transformer en un objet en relief. Simple mais pratique. Cependant les vieux routards seront quelque peu désemparés car si le logiciel est puissant, il manque cruellement d’intuitivité, malgré les efforts certains de Corel dans ce domaine pour séduire de nouveaux utilisateurs. L’idée de pouvoir utilisée une « skin » Photoshop afin de retrouver en partie,ses bonnes habitudes, est l’illustration parfaite de cette philosophie.

Corel Photo-Paint, voilà le logiciel le plus attendu. Même si Corel rêve de concurrencer Adobe et son Photoshop il faut reconnaître qu’on en est loin. Cependant, là aussi de nombreux efforts ont été faits, Corel prend en compte les habitudes des utilisateurs de logiciels Adobe en adoptant la présentation par palettes, les calques dans un menu distinct, et certains de ses menus qui font penser immédiatement aux fonctionnalités de Photoshop. Cependant ce logiciel ne présente pas toutes les puissantes fonctionnalités que possède le bébé d’Adobe et qui ont fait de lui ce logiciel incontournable pour qui veut jouer avec des pixels. Photo-Paint pourrait être le digne chalengeur d’Adobe Elements si quelques efforts étaient faits au niveau de l’ergonomie.
Par contre vous découvrirez de nombreux filtres disponible en standard, dont la série « Météo » par exemple qui permet de simuler de la neige, du brouillard ou de la pluie directement. Ou encore le filtre « Peinture Fraîche » qui est d’un remarquable réalisme.

Nous avons rencontrés des problèmes de précision dans la fonction détourage de la suite, la souris n’était pas assez précise dans l’action. Elle flottait sans réellement coller aux pixels. Cela fait davantage penser à la fonction « Extraire » de Photoshop. Mêmes les couleurs du pinceau et de la zone de remplissage sont identiques…
Le traitement par lot est une fonctionnalité très appréciée en production, mais Corel ne lui a pas rendu de vibrant hommage en l’intégrant dans son logiciel. Elle ne permet pas d’aller très loin dans ce domaine car les options sont plus que réduites.

Côté animation, CorelRave est là ! Cette application vous permet de créer des animations à destination du Web et ce, dans trois formats distincts : .swf, .mov et .gif (animés). CorelRave est en quelque sorte une alternative au célébrissime Flash de Macromedia (en reconnaissant le standard SWF dans l’export ou l’import). Si le logiciel n’est pas sans rappeler la tentative malheureuse d’Adobe sur ce secteur avec son Live Motion, Corel a le mérite de proposer une réelle alternative à Flash. Ne vous attendez pas pour autant à une révolution, le logiciel est tout ce qu’il y’a de plus basique en la matière et imite en cela ses petits camarades, à savoir la traditionnelle présentation time line et la fenêtre dite de scène.Certe Rave ne remplacera pas Flash, mais sera à même de vous rendre de nombreux services afin d’obtenir des animations de bonne qualité.

En conclusion

Il est une bonne chose de voir que le marché des logiciels graphiques sous MacOS X n’est plus seulement réservé à Adobe, Macromedia et consorts. Corel se lance dans l’aventure OS X et c’est tant mieux car la tâche est grande et la route semée d’embûches. Maintenant il va être difficile de faire changer les habitudes des graphistes, car la suite CorelDraw 11 ne présente pas assez d’avantages (si ce n’est son prix) pour effectuer le grand saut. Elle souffre d’une relative lenteur qui devient franchement exaspérante au bout de deux heures d’utilisation, mais c’est un début. Corel devrait sortir des mises à jour conséquentes dans les mois qui viennent pour redorer le blason de sa suite. Pour le reste, le prix est correct, et même très attractif pour qui veut se lancer dans ce genre d’activités… sans avoir connu les solutions Adobe ! En effet même si le coté tout en un est plus qu’attractif pour les débutants et les personnes ayant des petits besoins en termes d’imagerie, la suite Corel souffre du syndrome “usine à gaz”. L’ensemble pêche par un manque global d’ergonomie et d’intuitivité pourtant sensiblement amélioré par rapport aux versions précédentes et les versions PC. Ne cherchez pas dans CorelDraw11 une alternative complète aux logiciels Adobe ou Macromedia, voyez cela comme un complément, ou mieux encore un couteau suisse de l’image qui vous rendra une multitude de services à mesure que vous vous familiarisez avec l’univers de la création graphique. Encore quelques efforts et l’alternative Corel deviendra séduisante…

–Site officiel de l’éditeur

Prix et disponibilité
– prix conseillé : 760 € TTC. Les utilisateurs d’une version antérieure de la Suite graphique CorelDRAW ou des produits suivant – CorelDRAW 9 Office Edition, Corel Desginer ou CorelDRAW 10 pour Macintosh – pourront acheter la mise à jour au prix conseillé de 380 € TTC.
La version académique de la Suite graphique CorelDRAW 11, accessible aux élèves, aux étudiants et aux enseignants, sera commercialisée à 190 € TTC.

Pour :
– Le prix agressif de 760 €
– Le concept séduisant du tout en un
– Les nombreux filtres
– La roulette « zoom »
– Les palettes à la « Adobe »

Contre :
– Une relative lenteur d’exécution
– Les logiciels peu intuitifs pour un débutant
– Difficile pour le néophyte à maîtriser rapidement
– Format Bitmap en standard dans Photo-Paint
– Le « look and feel » MacOS peu présent