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.us : les chiffres bidons d’Android, acte 2

iShen

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manipulation.jpgIl fallait bien que cela arrive. Depuis deux trimestres, en fait essentiellement à partir du lancement de l’iPhone 4S, le smartphone d’Apple semble battre tous les records sur le territoire américain. Au dernier trimestre de 2010, les ventes d’iPhone représentaient 58% des ventes de smartphones chez AT&T. Sur le trimestre des fêtes de 2011, ce taux s’élevait à 80% chez le même AT&T, 56% chez Verizon et 60% chez Sprint. Sur le Q1 2012, les chiffres restent dans les mêmes eaux : 76% d’iPhone chez ATT, 53% chez Verizon et 60% encore chez Sprint.

Face a ces données vérifiables et sûres, et comme on pouvait donc s’y attendre, de plus en plus de sites d’informations s’étonnent ouvertement qu’IDC, NPD ou ComScore donnent toujours Android très largement vainqueur dans leurs estimations, alors que les chiffres officiels disent, clairement, le contraire.

Comme le fait remarquer TechCrunch, les trois premiers opérateurs américains représentent 80% des ventes de smartphones aux US, données du Yankee Group à l’appui. Avec près de 60% des ventes sur ces trois opérateurs, la PDM globale d’Apple est estimée à 51% sur le territoire américain, un chiffre qu’on ne retrouve nulle part dans les données de ComScore ou de NPD qui a dernièrement placé Android à 60% du marché US, se faisant étriller au passage par un journaliste de Forbes très remonté devant ce qu’il convient d’appeler une manipulation de chiffres sans corrélations avec le réel.

Pire pour Android, à partir du moment où Apple est créditée logiquement de la moitié du marché, cela ne veut bien sûr pas dire qu’Android rafle l’intégralité de ce qui reste. RIM, bien que très affaibli, représente encore (si on rajoute les Windows Phone), un bon dixième des ventes globales, ce qui ferait, au mieux, 40% à Android, un score alors très éloigné de toutes les données récentes, et surtout dix points derrière iOS sur le seul marché US du smartphone.

Face à ce grand écart assez incroyable TechCrunch a demandé à ComScore de leur fournir leur méthodologie, l’organisme d’études répondant par une pirouette en précisant que les dernières données montraient effectivement une croissance légèrement supérieure pour iOS, ce qui n’avait aucun rapport avec les ventes en elle-mêmes.

Forbes va plus loin et suit les pas de l’analyste de Tavis McCourt qui est le premier à prendre le contre-pied des chiffres les plus répandus dans la presse en annoncant qu’iOS détient 60% de part de marché chez les trois premiers opérateurs US, une façon de signifier qu’Android ne gagne plus mathématiquement de part de marché. Ces résultats sont pourtant démentis dans le dernier relevé de ComScore qui ne cesse d’accorder de la croissance à Android, à plus de 51% du marché, contre toute logique comptable.

Chez MacPlus, le sujet n’est pas nouveau puisqu’un long article traite du problème significatif de ces chiffres largement biaisés et pourtant tout aussi largement relayés.

Et l’on peut se poser des questions à une échelle plus large : si les sociétés d’études peuvent se tromper de 20 points de PDM sur un marché où les chiffres sont pourtant clairs du côté des opérateurs, qu’en est-il lorsque ceux-ci ne sont même pas disponibles, comme pour le fabricant Samsung, ou dans certaines régions du globe ?
La part d’Android serait-elle largment surévaluée par ces cabinets d’analystes au profit d’autre chose que le report du marché réel ?

Nul doute que ces réactions devraient se multiplier face à l’incohérence radicale de certains chiffres. Une affaire à suivre.

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