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Justice

Apple vs Samsung, compte-rendu d’audience #4

Boro

Publié le

 

Par

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Jour 4

Résumé des épisodes précédents

Maple, jeune créateur très en vue, est en procès avec Sam, une import-export très douée d’origine étrangère avec qui il a eu une brève histoire, mais qui n’a pas tardé à copier ses créations et lui faire concurrence, en fricotant par-dessus le marché avec Gogol un jeune publicitaire d’origine russe et ancien meilleur ami de Mapple, qui lui aussi avait cherché à copier ses créations pour arrondir ses fins de mois.

Steve, l’un des deux papas de Maple, récemment décédé (oui : Maple a deux papas, on est à San Francisco), est redescendu sur terre sous forme d’ange gardien, pour aider Maple à s’en sortir : depuis le début, c’est lui qui souffle à l’oreille de Couine, l’avocat de Samsung, des comportements aberrants si bien que la juge l’a désormais dans le nez. Tant et si bien que c’est Vinauverre, son naturel dans l’équipe, qui est plus ou moins en train de prendre le relais…

Steve s’est bien dit qu’il allait pouvoir s’amuser avec celui-là aussi, par exemple en lui faisant faire pipi contre le bureau de la Juge en plein milieu de l’audience, mais à la réflexion il s’est dit que ça allait se voir, et il a décidé de se tenir tranquille pour un petit moment… sauf que bien entendu, il n’a pas résisté au plaisir de faire une petite blague, et il s’est débrouillé pour que les avocats de Samsung s’emmêlent les pinceaux au moment de présenter a Phil Schiller et Scott Forstall des téléphones Samsung qui, soi-disant, ne pouvaient pas être confondus. Aaarrh… Arrière, Garriberts, renonce à l’Eurovision et à ses pompes…

Reprenons…

Le premier compte rendu d’audience se trouve là

Le deuxième compte rendu d’audience se trouve ici

Le troisième compte rendu d’audience, lui se trouve là

Le quatrième compte rendu d’audience, lui, se trouve ici

Résumé des épisodes précédents

Apple a terminé vendredi sa semaine sur un temps fort, avec la déposition à l’audience de Phil Schiller, le vice président marketing, suivi de Scott Forstall, lui aussi vice président, pour tout ce qui touche aux logiciels sur la plateforme iOS cette fois. L’occasion de marquer des points, d’autant que les avocats de Samsung n’ont pas manqué de se tromper de modèle, lorsqu’ils ont présenté les différents téléphones de leur client aux deux responsable d’Apple chacun à leur tour. C’est ballot, lorsque l’on cherche à démontrer à un jury composé de gens normaux que, précisément, ces appareils-là sont particulièrement différenciés vis-à-vis de la concurrence…

Mais Schiller et Forstall ont également eu l’occasion de revenir sur les premiers moments de la genèse de l’iPhone, et en particulier sur ce qui faisait sa spécificité : c’est bien la faiblesse du design des smartphones préexistants à l’iPhone qui a décidé l’équipe dirigeante d’Apple de faire une pause dans le développement de l’iPad, et d’adapter l’interface multitouch développée spécialement pour la tablette au format et à l’usage du smartphone. Chacun sa manière a insisté sur les risques qui avaient été pris à ce moment-là par Apple en se lançant sur le marché du smartphone, puis celui de l’iPad, à la fois dans le scepticisme des professionnels mais également l’accueil enthousiaste du public.

Jour 4

Le débriefing de l’équipe des avocats de Samsung a-t-il été orageux, après la matinée de vendredi et en particulier s’est-elle reprochée d’être passée à côté de l’audition de Phil Schiller et de Scott Forstall ? Les avocats de Samsung se sont tout d’abord employés à colmater les brèches ouvertes par un certain nombre d’e-mails gênants, soulignant à quel point Samsung était mis en difficulté par l’iPhone, parlant d’une véritable « crise du design » interne à la société.

Mais surtout, Charles Verhoeven qui remplaçait John Quinn à la tête de l’équipe des avocats de Samsung s’est mis en devoir de démolir le témoignage des experts cités par Apple. Loin d’arrondir les angles, Verhoeven s’est au contraire appesanti longuement sur le rayon des coins des différents modèles de Samsung, pour les comparer au design déposé par Apple, pinaillant littéralement jusqu’à ce que Peter Bressler, l’expert d’Apple lui rétorque qu’un observateur ordinaire ne faisait habituellement pas attention à des détails aussi insignifiants. L’avocat réussit tout de même à le mettre en difficulté, notamment sur le fait qu’il avait auparavant contractuellement travaillé pour Apple…

Il faut dire que l’expert en design avait eu le malheur de déclarer que « les designs de Samsung sont pour l’essentiel les mêmes que ceux d’Apple  ». Les planches mises en ligne par the Verge sont pourtant sans équivoque :

Avant l’iPhone :

Après l’iPhone, dans les difficultés :

Après l’iPhone, quand « tout va mieux » :

Avant et après l’iPad :

On est donc typiquement, non dans une démarche de démonstration de sa bonne foi, mais dans une entreprise de démolition des témoins et des experts présentés par la partie adverse. Peter Bressler aura l’occasion d’être interrogé par les avocats d’Apple dès ce soir, et sans doute de faire valoir son expertise.

Ensuite, c’est Susan Kare, bien connue des aficionados Apple puisque c’est elle qui a dessiné les premières polices de caractère du Macintosh 128 et les icônes du Finder, qui viendra témoigner…

La suite demain…