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Prospective

La revanche du Hub Numérique (1)

Le concept de l’ordinateur “au centre de la vie numérique” avait été présenté en 2001 par Steve Jobs, puis baptisé ‘Hub Numérique’ l’année suivante. Est-il en train de prendre sa forme définitive?

Boro

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Entretiens réalisés les 18 et 19 octobre 2005

Steve Jobs ne boudait pas son plaisir en présentant les petits derniers de sa gamme grand-public, on l’a vu (voir la chronique du 15 octobre). Il est vrai que la veille, les commentateurs et les courtiers de Wall Street avaient chipoté devant des résultats d’exploitation pourtant exceptionnels (voir la chronique du 12 octobre). En cause, des résultats sur l’iPod tout juste dans la fourchette basse des prédictions des analystes, malgré un bénéfice annuel sans précédent, le record de ventes pour le baladeur de Cupertino et des ventes de Macintosh dans une forme retrouvée…

Voilà sans doute aussi pourquoi le P-DG d’Apple était tout sourire au moment de lever le voile sur trois piliers rénovés de l’écosystème iPod, savourant à l’avance l’effet que le mot ‘video’ produirait sur son auditoire… et sur les observateurs ; il n’est qu’à compter le nombre de fois où Jobs a prononcé ‘Holiday Season‘ pour s’en rendre compte. Le titre AAPL a d’ailleurs franchement repris des couleurs dès le lendemain (voir la dépêche du 14 octobre), pour se maintenir autour des 56 $. Mais au delà du plaisir de prendre sa revanche, le CEO avait de réels motifs de satisfaction à l’égard des petits derniers de son écurie.

iMac G5 2e saison : l’ordinateur ultime?

C’est du moins le sentiment qu’a laissé planer S. Jobs lorsqu’il a parlé d’ “ordinateur le plus abouti” qu’Apple ait jamais conçu, allant même jusqu’à utiliser le terme “en personne” pour le désigner, comme presque 22 ans plus tôt à propos du 1er Macintosh de la lignée. Le fameux design “tout-en-un” qui est resté la marque de fabrique de Cupertino a en effet été poussé dans ses dernier retranchement. Et s’il est sans doute moins lyrique que son patron, Jonhatan Hadida qui est responsable produit ordinateurs, écran et serveurs chez Apple France n’en est visiblement pas moins fier.

Sur le plan des caractéristiques matérielles, la performance est en effet bien réelle puisque la “bête” a subi une sérieuse cure d’ammaigrisement, l’ensemble de l’ordinateur restant logé derrière l’écran dans un compartiment plus mince que le précédent, et allant jusqu’à perdre jusqu’à pres de 40% de son poids pour le modèle 20 pouces. Celui-ci passe ainsi de 14 à 10 kg, et le modèle 17 pouces de 10 à 7.

L’iMac G5 a certes perdu son modem RTC au passage, dont la justification tient à la fois de la politique systématique d’Apple de supprimer systématiquement toutes les options les moins utilisées, pour éviter qu’elles ne pèsent sur le prix du produit final, et d’une anticipation du “sens de l’Histoire“, en prenant acte de la disparition programmée du modem comme de celle du lecteur de disquettes en son temps. Celui-ci reste quand-même disonible sous forme d’option -au format USB, avec un encombrement minimal, “très représentatif de ce qu’Apple sait faire” ajoute-t-il.

Architecture PCI-Express

L’architecture n’en a pas moins été revue à la hausse, avec un lecteur-graveur de DVD double couche pour les 2 modèles, de la mémoire vive DDR2 à 533 MHz et des disques dur respectivement de 160 et 250 Go, poussés par les besoins du graveur DVD. Mais c’est surtout là aussi l’architecteure PCI Express qui fait changer cette machine de catégorie, à la fois en accélérant les échanges entre différentes composantes matérielles, en autorisant l’arrivée de cartes graphiques de dernière génération tout en permettant notamment de décharger le processeur d’une grande partie de sa charge de travail en ce qui concerne l’affichage.

Ce sont d’ailleurs celles-ci qui seront mises à contribution sur la toute nouvelle iSight intégrée au châssis de l’appareil, et à qui l’on doit l’amélioration des performances en basses lumières. Celle-ci permet d’accéder à PhotoBooth, petit utilitaire de transfation de captures d’écran à la volée (voir l’aperçu en avant-première)

Un outil de créativité personnelle et de loisirs

Mais la nouvelle machine grand-public d’Apple est avant-tout faite pour vivre l’expérience Macintosh, en ce sens elle est représentative de la démarche d’Apple vis-à-vis de l’ordinateur depuis ses débuts, et beaucoup plus contemporaine en commençant d’apporter une réponse à la démarche du Hub Numérique. L’iMac G5 est à la fois une excellente machine de jeux, une plate-forme de création personnelle sans équivalents avec iLife, en même temps qu’un support de présentation et de consultation de ses contenus numériques très naturelle et intuitive.

C’est d’ailleurs ainsi qu’il faut considérer FrontRow, la grande innovation logicielle qui permet d’avoir accès aux contenus présents sur la machine avec le plus de facilité possible. Fichiers musicaux et podcasts, photos, films, clips et bandes-annonces, DVD sont présentés sur une représentation en 3D, pivotant en fonction du choix à la nouvelle télécommande de 6 boutons à la manière d’un carroussel.

Cette télécommande directement inspirée de la molette cliquable de l’iPod nano rend l’expérience de navigation dansles différentes listes étonnament immédiate, aussi immédiatement évidente que peut être celle d’un iPod. En utilisant un faisceau infra-rouge non IRDA, son autonomie est donnée pour près de 2 ans et la pile en est facilement accessible. Le faisceau est non-directionnel, ce qui lui permet de continuer d’être utilisable naturellement lorsque lordinateur est branché sur l’écran du téléviseur pour une présentation plus confortable.

L’héritier de `84

L’iMac G5 est ainsi davantage pensé comme un tout, à la manière de son aîné de 1984, que comme un Media Center comme a pu en présenter Microsoft par exemple. C’est la raison pour laquelle on y trouve pas de carte tuner, ou que iChat n’a pas trouvé de place dans FrontRow. L’ordinateur est chez Apple, encore et toujours un espace pour la création et la production personnelle, beaucoup plus que pour la consommation même si d’autres contenus peuvent y être associés.

C’est aussi la raison pourquoi FrontRow est seulement proposé sur l’iMac G5 en l’état actuel des choses, même s’il est désormait établi que l’interface de présentation peut aussi bien fonctionner sur un mac mini. Il s’agit de préserver la qualité de l’expérience de l’utilisateur sur une machine aux performances suffisantes.

On peut aussi se demander si l’iMac G5 ne sert pas à valider une hypothèse de travail, avant d’être rejoint par d’autres éléments de la gamme une fois que ceux-ci pourront bénéficier de ressources processeurs beaucoup plus significatives. En tout état de cause, on ne pourrait guère trouver à reprocher à ce maillon-ci du Hub Numérique que le peu d’accessibilité des emplacements de mémoire… en attendant de le passer au crible!

La suite de l’entretien