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Le Japon se frotte à son tour aux “Big Tech”

Auditionné par le congrès américain, sanctionné par l’Union Européenne, et maintenant le Japon déclare la guerre aux “Big Tech”.

Tristan Carballeda

Publié le

 
GAFA
© Presse-citron.net

Ce lundi, Kazuyuki Furuya, le nouveau président de la commission du commerce équitable au Japon (FTC) n’a pas été tendre avec les grandes entreprises, en particulier les quatre « Big Tech ». Il a notamment déclaré que Tokyo était en capacité d’ouvrir une enquête sur une de ces entreprises si une manœuvre était anti concurrentielle.

Il accuse ici, entre les lignes, Google et sa maison mère Alphabet qui tente depuis plusieurs mois de faire valider son rachat de Fitbit pour 2,1 milliards de dollars. En rachetant la start-up, le géant du Net pourrait venir concurrencer Samsung, mais surtout Apple sur le marché des montres connectées.

Mais l’agence de Kazuyuki Furuya ne voit pas les choses sous cet angle. À l’image de l’agence antitrust européenne qui a déjà lancé une enquête contre Alphabet, les Japonais semblent vouloir suivre l’exemple de leurs homologues du vieux continent.

Furuya a, dans ce sens, rappelé l’importance de la coordination des différentes agences nationales pour lutter contre les pratiques de ces géants du numérique.

Relancer la téléphonie japonaise

Autre point évoqué par le nouveau président de la FTC, il veut relancer la concurrence au sein du marché de la téléphonie japonaise. Une volonté partagée avec le Premier ministre qui avait déjà annoncé vouloir réduire les coûts de la téléphonie du pays, la jugeant trop coûteuse pour Tokyo.

Si la commission de Furuya se doit d’être indépendante politiquement et suivre sa propre ligne, le nouveau président de l’instance a assuré que “s’il y a une priorité politique pour le gouvernement, il ne fait aucun doute que la FTC devrait réfléchir à ce qu’elle peut faire sur ce front. »

Au Japon les frais de téléphonie mobile font partie des plus élevés du globe, et le gouvernement de Yoshihide Suga — Premier ministre actuel du Japon (NDLR) — veut voir les prix baissés. L’objectif affiché par le leader politique nippon est une baisse de 10 % quasiment immédiate qui devrait permettre l’émergence de nouveaux acteurs dans le secteur, en août 2018 un des membres du cabinet de Suga avait annoncé que les entreprises de téléphonie japonaise pourraient réduire leurs frais d’environ 40 %.

Coordonner ses actions avec Washington et Bruxelles

Entré en fonction il y a un peu moins d’un mois, le nouveau président de la commission pour le commerce équitable japonais devra donc mener plusieurs combats. Face aux géants du Net, il semble pour le moment vouloir suivre les décisions de Bruxelles, l’objectif reste qu’à terme les règles sur la concurrence soient les mêmes partout autour du globe.

Au centre de tous les scandales, les différents PDG des GAFA ont été entendus lors d’une audition historique il y a quelques semaines par le Congrès américain. En Europe, de plus en plus de voix se lèvent pour contester la position ultra dominante de ces entreprises qui empêchent le bon développement du marché. Depuis sa nomination en 2014 à la tête de la commission de la concurrence la danoise Margarethe Vestager a infligé plusieurs amendes records à Google.

Nul doute que son nouvel homologue japonais risque de copier son modèle, dans le pays du soleil levant ou le poids des traditions et l’isolationnisme sont encore très présent.

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