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Meta face à l’impensable : Instagram et WhatsApp bientôt démantelés ?

Quand un seul juge détient l’avenir de Meta entre ses mains, la sueur doit perler par litres.

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© Unsplash / CHUTTERSNAP

Face à la Federal Trade Commission (FTC), le groupe Meta a dû rendre des comptes sur ce qui pourrait bien être l’un des plus gros paris de son histoire : le rachat d’Instagram en 2012 et de WhatsApp, deux ans plus tard. Après six semaines d’audience, 38 témoins appelés à la barre et un Mark Zuckerberg venu défendre sa cause, les débats sont clos.

Derrière ce procès se cachait une interrogation farcie au C4 : Meta a-t-elle tué la concurrence en rachetant ses rivaux plutôt qu’en rivalisant avec eux ? La justice américaine pourrait bien répondre oui, et forcer l’entreprise à se séparer de ses deux pépites. Un scénario encore impensable il y a quelques années, mais que l’on doit considérer avec sérieux aujourd’hui, alors que la régulation reprend la main face aux mastodontes de la tech.

La FTC veut détruire le Monopoly de Zuckerberg

Ce n’est pas la première fois que l’on accuse Meta de tuer la concurrence dans l’œuf. Mais cette fois, l’État fédéral veut frapper très fort : revenir sur les fusions validées par les régulateurs en 2012 (Instagram) et 2014 (WhatsApp). L’accusation repose sur le contenus de documents internes, dans lesquels les cadres de Meta, Zuckerberg en tête, admettent percevoir ces applications comme des menaces… et envisagent leur acquisition pour neutraliser cette montée en puissance. N’est-ce pas là finalement le rêve de tout monopole ? Faire croire qu’il est incontournable parce qu’il est adulé.

Pour la FTC, cela porte un nom : une stratégie de prédation. C’est ce qu’elle soutient, en estimant que Meta a monopolisé illégalement le marché des réseaux sociaux. Un marché que l’entreprise aurait verrouillé en achetant ses rivaux au lieu d’innover pour bâtir un empire taillé sur mesure, où la seule concurrence tolérée est celle qui se déroule à l’intérieur de Menlo Park.

Au fait, qu’est-ce qu’un réseau social ?

Comme souvent dans ce type de procès, tout se jouera sur la définition du marché. S’agit-il du vaste univers des applications sociales en général, ou d’un segment plus précis où Meta aurait éliminé toute concurrence en rachetant Instagram et WhatsApp ? Pour le groupe de Zuckerberg, elle est bien réelle : TikTok, YouTube, Telegram, voire même MeWe. Des plateformes de divertissement ou de messagerie, certes, mais avec lesquelles Meta partage une audience.

Pour la FTC, au contraire, seules comptent les applications dont la fonction première est de connecter des personnes entre elles ; autrement dit, un marché bien plus restreint, où Meta est (presque) sans rival. C’est cette définition que le juge James E. Boasberg devra trancher. ce dernier a déjà précisé que sa décision se fera à partir de cette interprétation. Une définition trop large ferait gagner Meta, une trop étroite pourrait théoriquement faire exploser le groupe.

Si Boasberg tranche en faveur de la FTC, ce serait la première fois depuis la scission d’AT&T ou l’affaire Microsoft que le gouvernement américain impose une telle mesure. Dans un tel cas, le message ne pourrait être plus clair : les règles du jeu ont changé, et les géants de la tech ne sont plus intouchables. Pour Meta, ce serait un véritable séisme : Instagram est son joyau publicitaire et WhatsApp, son espoir de monétisation future, si l’on résume rapidement. Le verdict est attendu « prochainement » et selon la décision rendue, c’est tout l’équilibre des forces dans le secteur tech qui pourrait se renverser.

  • Meta est visée par la justice américaine pour avoir acquis des concurrents majeurs au lieu de les affronter sur le marché.
  • L’issue du procès dépendra de la définition du marché des réseaux sociaux que le juge retiendra.
  • Une décision défavorable à Meta pourrait entraîner la séparation d’Instagram et WhatsApp, signalant une nouvelle ère de régulation pour le secteur tech.
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