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Economie

Apple – Samsung : le point de rupture

iShen

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L’accord en voie d’être passé avec le fondeur TSMC montre bien plus que les seules velléités d’Apple de diversifier ses fournisseurs.

Les rapports conflictuels avec Samsung, le faux frère ennemi, sont sans doute au coeur d’un vaste mouvement d’autonomisation complète d’Apple.

Il ne s’agit pas seulement de processeurs, de batteries ou d’écrans, mais aussi de garder la main sur des évolutions hardware dont Apple est souvent, et de plus en plus, le maitre d’oeuvre : que ce soient les écrans in-cell à l’architecture processeur et peut-être (sans doute ?) demain des batteries de nouvelle génération, Apple devient de plus en plus, en sus de ses compétences traditionnelles en création logicielle et intégration hardware, un concepteur de composants clefs.

Ainsi, le A6 au coeur de l’iPhone 5, s’il reste encore fabriqué par Samsung, est une création 100% Apple, et l’arrivée de Mergard chez le californien, transfuge d’ailleurs de Samsung, va permettre d’assoir un peu plus les nouvelles compétences d’Apple dans le secteur des processeurs basse consommation.

Dans un contexte de lutte acharnée pour défendre sa propriété intelectuelle devant les tribunaux, laisser son principal concurrent, déjà condamné lourdement pour ses tentatives de photocopiages avérés, fabriquer en série ses composants et avoir la première main sur les innovations qu’ils peuvent receler est vu sans aucun doute comme une complète hérésie par les cadres dirigeants d’Apple.

Au delà de la guerre déclarée entre les deux mastodontes du secteur, ce qui se joue ici est donc le prolongement logique de la stratégie de territorialisation d’Apple, qui désire maitriser et protéger toute sa chaîne produit, du crobard partant de l’unité design de Ive en passant par les travaux des équipes issues des rachats de PA-Semi et Intrinsity jusqu’au réglage des machines de pointes sur les chaînes de Foxconn.

Samsung est ainsi passé de partenaire à simple parasite sur ce parcours de réalisation du produit, une évolution qui pour le coréen aura des conséquences lourdes, sans doute dès la fin 2013, puisqu’Apple était encore il y a peu son plus gros client, pesant pas moins de 7% de son chiffre d’affaire.

Il faudra attendre encore sans doute entre un et deux ans pour assister à la coupure radicale, une évolution prévisible et sans doute logique entre les deux géants du monde mobile.

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