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iPhone 5c au Pays des Geeks

Boro

Publié le

 

Par

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Pour cette « promenade au pays des geeks », nous allons essayer cette fois de ne pas perdre en chemin le lecteur normalement constitué, lequel ne possède pas forcément tous les tics, les codes (et parfois les idées reçues) des technoïdes graves qui hantent les réseaux et qui font hélas parfois l’opinion.

Qu’en est-il de la 4G ?

On l’a vu, parmi les fonctionnalités présentes sur l’iPhone 5c il en est une qui intéressera particulièrement le marché hexagonal : l’héritier de l’iPhone 5 est cette fois-ci compatible avec l’ensemble des réseaux LTE des opérateurs français. Les blocs de fréquences libérées par le gouvernement précédent et mises aux enchères étaient en effet sensiblement différentes de celles utilisées par l’ensemble de nos voisins européens et, à l’exception de zones très particulières couvertes par Bouygues, il a fallu attendre ce nouveau millésime pour que les utilisateurs d’iPhone puissent bénéficier de la vélocité les réseaux de nouvelle génération, cette fois-ci construits autour du protocole Internet. En théorie, les opérateurs promettent des débits de l’ordre de 150 Mb seconde, c’est-à-dire comparables à ceux obtenus avec les premières générations de courant porteur en ligne ou de Wifi pour l’Internet résidentiel et, du point de vue pratique, des téléchargements 6 à 7 fois plus rapides qu’avec la génération actuelle de 3G améliorée (HSPA).

Le test de l’iPhone 5s publié voici une paire de semaines avait notamment évalué son comportement en périphérie de la capitale, sur les réseaux parisiens de SFR. Pour l’iPhone 5c, nous nous sommes appuyés sur le réseau d’Orange à Pau, dans une ville moyenne qui a fait partie en juin dernier de la 2e vague de déploiement du réseau LTE de l’opérateur historique. Les mesures ont été effectuées en début de soirée, au cœur de l’hyper centre commerçant, à quelques encablures de la boutique-amirale d’Orange.

4G Mark

Nous avons utilisé l’application 4G Mark pour ce test de débit, qui détaille entre les différentes composantes de base d’un visage d’Internet en mobilité, pour composer un score global :

– le Ping, ou délai, qui mesure le temps de latence entre l’envoi d’une donnée numérique en direction d’un serveur et son retour vers le terminal d’émission. Il est important que ce temps de latence soit le plus court possible, en particulier dans le cas de jeux multijoueurs de type “tir dans tous les coins” ou simulateur, par exemple, qui passent par la plate-forme Game Center de mise en réseau.

– Le download, ou téléchargement, qui mesure le temps nécessaire à la récupération de données à partir d’un serveur, comme une photo, une application ou un film par exemple.

– L’upload, ou téléversement, qui mesure le temps d’envoi d’un fichier vers un serveur, à partir du terminal personnel, comme dans le cas de photos ou de documents attachés en pièce jointe dans un courrier par exemple, ou la mise en ligne d’une vidéo sur une plate-forme de partage en ligne comme Vimeo ou YouTube.

– Le surf, enfin, sur un certain nombre de sites qui proposent des contenus plus ou moins volumineux à la consultation.

Comment le voit sur les 2 captures d’écran ci-dessus, réalisées à quelques dizaines de secondes d’intervalle au même endroit en activant ou désactivant la 4G, le gain apporté par le protocole de nouvelle génération est incontestable. Si le Ping est paradoxalement légèrement augmenté de 2 ms, le débit de téléchargement avec 32,51 Mb seconde est bien 6 fois supérieur en LTE à ce qu’il est en 3G. La différence est même de l’ordre de 10 fois en ce qui concerne l’upload, ce qui est loin d’être anecdotique dans la mesure où les usages de partage de contenus sont de plus en plus étroitement intégrés dans l’OS. Même si la différence est beaucoup moins significative en ce qui concerne la partie surf du protocole, la note globale obtenu en 4G est 8 fois celui de la 3G !

Geekbench 3

Nous avons également soumis l’iPhone à un test de performance de sa capacité de calcul, c’est-à-dire sa capacité à faire tourner à la fois l’OS et les applications proposées sur l’App Store. Celle-ci est mesurée par la version 3 pour mobile de GeekBench, l’outil de mesure multi plates-formes le plus couramment utilisé, notamment sur les ordinateurs de la vieille école. Celui-ci vaut ce qu’il vaut, quel que soit le flou et même la paranoïa entretenue autour des résultats affichés par les concurrents d’Apple sur ce genre de banc d’essai. Mais nous avons de toute manière délimité le comparatif dans une perspective « intra- plate-forme » avec les 4 millésimes d’iPhone les plus récents : iPhone 4,4s, 5,5c et 5s.

Est mesurée, en gris, la capacité de calcul sur un seul cœur, et en rouge cette capacité sur l’ensemble des cœurs présents sur la puce ou le système intégré, c’est-à-dire leur efficacité à travailler de concert.

Comme on le voit, le score affiché par l’iPhone 5c et à la marge légèrement inférieur à celui de l’iPhone 5, alors que les 2 modèles disposent de la même puce A6. Il peut s’agir soit d’un artefact du logiciel de mesure, soit d’une optimisation par Apple du rendement de la puce dans le but de favoriser l’autonomie, dont l’amélioration fait partie de l’argumentaire marketing qui a accompagné le lancement des 2 sisterships.

Mais de façon contre intuitive, le gain de puissance de calcul affiché par le passage de l’iPhone 4s à l’iPhone 5c est plus important que celui obtenu en passant d’un iPhone 5 à un iPhone 5s, malgré l’annonce des capacités 64 bits de sa puce A7 qui avait suscité bien des vertiges. Pourtant, malgré l’optimisation de la version 3. 1. 2 de GeekBench pour le 64 bits, ce gain n’est que d’un facteur 2, parfaitement en ligne avec l’augmentation moyenne de la puissance de calcul de l’iPhone observée depuis son lancement en 2007.

Autonomie

Apple annonce une autonomie d’environ 8 à 10 heures, en fonction des les utilisations. Le contrat est à peu près rempli, qu’il s’agisse de navigation ou de consultation en Wifi, ou en 3 ou 4G, pour une utilisation extrêmement intensive et pratiquement en permanence tout au long de la journée. il faudra alors s’astreindre à une discipline rigoureuse en rechargeant son iPhone tous les soirs. Dans une utilisation beaucoup plus raisonnable, une recharge tous les 2 ou 3 jours sera suffisante.

Conclusion

Assez inexplicablement, cet iPhone 5c s’est trouvé victime du véritable « effet de halo », c’est-à-dire d’un biais dans l’évaluation des caractéristiques objectives lors d’une évaluation, a fortiori lorsque celle-ci est précédée d’un certain nombre d’éléments plus ou moins fantaisistes, et assaisonnée d’un certain nombre d’éléments de contexte. Un véritable cas d’école.

Précédé par une rumeur de « Low cost », peu différencié par le prix et il faut bien le dire quelque peu éclipsé par les nouveautés intégrées à l’iPhone 5s présenté en même temps que lui, il n’en fallait pas plus pour que l’iPhone 5c se voit affublé de l’équation « plastique – pas cher – pas bon », que ce soit par snobisme, paresse intellectuelle ou par intérêt bien compris. Il n’est jusqu’aux coques de silicone, avec leurs couleurs acidulées et leurs alignements de disques découpés à l’emporte-pièce, qui n’aient-elles aussi suscité des jugements de la même eau.

La disruption opérée par Jonathan Ive dans le code couleur de l’iPhone 5, à l’intérieur du même facteur de forme, n’est sans doute pas sans rapport avec la culture dispensée par le Newcastle Polytechnic où il a fait ses études, et qui compte également un cursus de mode dans sa filière de design. La référence au foisonnement, à l’ouverture et la diversité de la fin des années 60 et du début des années 70 par les Courrèges, Givenchy et autres Saint-Laurent est en tous cas bienvenue, et sans doute davantage dans les gènes d’Apple que l’habillage champagne rosé de son petit dernier, aussi clinquant que le jonc des bagouzes d’un pimp de série TV de la même époque…

Enfin, et outre son aspect qui rompt heureusement avec ce qui commence à ressembler au conformisme ambiant à force d’être « pompé » par la concurrence, l’iPhone 5c est un excellent téléphone mobile, devenu financièrement plus accessible que ses prédécesseurs du milieu de gamme chez Apple. Il est en tout cas une porte d’entrée idéale pour qui voudrait faire ses premiers pas dans l’univers de la marque, d’autant que les opérateurs français font des efforts en ce qui concerne la subvention : 129,90€ chez Bouygues, 99,90€ chez Orange et même 9,90€ chez SFR. Enfin, Apple ne s’est pas contenté de reconduire son modèle phare des années précédentes, en se contentant de baisser son prix mais pour la première fois la fait bénéficier de certaines des améliorations présentes sur le nouveau modèle. Après la ruée initiale sur l’iPhone 5s, et si l’iPhone 5c était le cadeau idéal de cette saison de Noël ? C’est en tout cas un coup de cœur, et qui motive cette note un peu exceptionnelle.