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Tonality, en un coup d’œil

Une solution spécifique pour le noir et blanc, avec une approche très pragmatique.

Boro

Publié le

 

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Nouveau venu parmi les éditeurs de logiciels photo bien installés dans le paysage Mac, le californien Macphun a depuis quelques trimestres bien secoué le cocotier dans un environnement jusque-là très calme, seulement rythmé par les mises à jour des uns et des autres peu propices à changer les habitudes de travail. Les professionnels utilisaient Photoshop, Aperture ou LightRoom tandis que les amateurs se contentaient d’iPhoto, voire de Photoshop Elements. Comme tous les passionnés, les utilisateurs avancés étaient invités à puiser dans leur bas de laine pour s’offrir des outils de pro, et quant aux « cintrés » de l’image ultime qui se recrutent dans les 2 catégories, ils attendaient avec impatience la sortie de la version suivante de DxO Optics pro ou de son Film Pack.

Prise en main

Toute caricature en forme de clin d’œil mise à part, le californien s’est mis à proposer des logiciels de traitement d’images avec une approche beaucoup plus pragmatique au niveau de l’interface que ses concurrents plus anciens, parfois (mais pas toujours, il est vrai) victimes du syndrome classique de l’empilement des fonctionnalités. Macphun présente avec Tonality ce qui ressemble fort à une version dédiée au noir et blanc d’Intensify son logiciel d’amélioration des contrastes dédiés à la couleur.


Rien que ça ? Rien que ça, mais ce qu’il fait, il le fait bien, avec en outre le double avantage de démystifier le noir et blanc pour les nouveaux venus dans le traitement de l’image numérique, tout en permettant de retrouver certains gestes du labo noir et blanc de papa en même temps qu’il sait utiliser des outils traditionnels du traitement d’images avancé comme les masques ou les calques. En outre, il met à la disposition de l’utilisateur toute une série de présélections directes, mobilisables d’un geste, dont le résultat peut être évalué d’un coup d’œil, et le cas échéant atténué d’un clic de souris. Bien entendu, il est également possible de travailler sur les différents canaux couleur, et même de faire « monter » une couleur spécifique au sein de l’image noir et blanc.

Enfin, Tonality a le bon goût de savoir se faire discret, en s’insérant si on le souhaite dans un flux de travail existant grâce à des modules pour Photoshop, Photoshop Elements, Aperture ou LightRoom, mais il sait également travailler seul en tant qu’application indépendante. Assez curieusement, s’il travaille de façon native à partir de vos images Raw, c’est-à-dire au format natif de votre boîtier, il demandera à passer d’abord par l’importation dans un logiciel hôte, comme Photoshop ou Aperture, pour accepter de traiter vos images au format Tiff, en utilisant le plug-in.

À l’usage

À l’utilisation, on trouve très vite de nouveaux repères, d’autant que les fonctionnalités proposées, disponibles dans le menu vertical de gauche, faut bien le dire très semblables à ce que propose déjà la concurrence ; une mention spéciale cependant à la fonction « microstructure » qui permet de faire « monter » la densité de certaines textures de façon beaucoup plus empirique que ce que l’on pouvait trouver par ailleurs.

Mais c’est la combinaison des calques, dont il est possible bien entendu de modifier l’intensité, qui révèle tout son potentiel avec la grande diversité des présélections. Il est ainsi possible de moduler non seulement chaque calque sur lequel on a pu appliquer un effet différent, mais également d’adapter à volonté chacun des paramètres spécifiques des présélections appliquées. La combinatoire potentielle est dès lors quasi infinie, même si certains effets semblent parfois outrés et appliqués « à la truelle ». A contrario, on décernera une mention spéciale à l’option « grain argentique », appliquée de façon très naturelle, à l’instar de l’émulation des différentes émulsions argentiques proposées (Kodak T-Max ou tri X, Ilford Pan F ou FP 4, Agfa-Pan, j’en passe et des meilleures…).

Le logiciel est décliné en 2 versions, amateurs et pro, avec des fonctionnalités on sans doute plus avancées et des paramétrages plus évolués dans la version pro. Celle-ci propose en particulier la possibilité d’appliquer davantage de calques, de travailler en tant que plug-in sur les applications pros du marché, un système de gris avancé et la possibilité d’interagir avec l’application des masques grâce aux vignettes de bas de page.

Conclusion

Combiné ou non avec un logiciel classique de traitement de l’image, Tonality par son approche très pragmatique du labo noir et blanc – qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle d’Apple avec feu Aperture – est un candidat très sérieux sur le bureau et même le dock de l’amateur, et du professionnel. L’amateur pourra s’y familiariser avec une approche plus créative du noir et blanc, avec ses propres productions, sans pour autant se laisser intimider par une usine à gaz. Quant aux professionnels, toujours dans cette perspective du noir et blanc, moyennant la définition de quelques combinaisons favorites en quelques clics de souris, ils pourront y trouver en bout de chaîne de post-production un outil d’une productivité diablement efficace.

Tonality sur le Mac App Store (15,99 euros)

Tonality pro sur le site de l’éditeur (54,99 euros)