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Écrire un scénario de film avec Slugline Mac

Mode plan, gestion de Fountain, saisie sans distraction, Slugline ne manque pas d’atouts pour être votre outil d’écriture de scénario sur Mac.

Urbanbike

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Après la machine à écrire mécanique, les cahiers de papier et le stylo-plume, l’ordinateur portable est devenu l’outil des scénaristes pour concevoir aussi bien les épisodes des séries à succès sur le petit écran que des longues sagas cinématographiques. Cette écriture répond à des codes très précis car il n’y a pas que les dialogues des divers protagonistes à rédiger mais aussi leurs attitudes, psychologie, expressions, les mouvements de caméra à indiquer. Et conserver via des ruptures ou un rythme, un style constant, maintenir l’attention du spectateur, construire les rebondissements indispensables pour lui faire passer l’envie d’aller voir ailleurs…! Ceci passe par l’emploi d’outils dédiés comme Scripts Pro (17,99 €) ou Writing Kit (4,49 €) sous iOS.

Ou, sur Macintosh, Highland (13,99 €), Final Draft 9 (179,99 €… pas d’erreur de frappe, vous avez bien lu…), Celtx Script (17,99 €), Logline (30,99 €) pour citer les principaux acteurs (sic !)…

La différence de prix entre ces outils n’est pas innocente. En effet, nettement plus cher à l’acquisition que Highland (…lire notre essai sur Highland dans MacPlus), Slugline (35,99 €) s’avère plus complet…

Et, à l’usage, nettement plus confortable. Explications !

Le fichier source en Fountain…!

Comme Highland et quelques autres, Slugline emploie l’équivalent du balisage Markdown dédié aux scénaristes, Fountain. Ce balisage s’apprend assez vite, peut s’employer dès lors dans n’importe quel traitement de texte qui enregistre au format texte mais il s’avère quand même plus rationnel d’employer un outil dédié (ou orienté pour l’affichage du contenu selon les codes en vigueur dans la profession).

S’appuyant au même titre que Highland sur la version 1.1 du balisage Fountain, proposant de facto tout ce qui fait la richesse de ce balisage dont les fameuses notes qui restent à la seule discrétion du rédacteur (…ne seront pas exportées dans le document final). Ou, tout aussi indispensable, les morceaux de dialogues ou des suggestions d’action qui seront caviardés à l’export mais conservés tels dans le fichier de travail…

Là, le lecteur qui a déjà parcouru le billet sur Highland est en droit de s’interroger…!

Mince alors…! Mais où se trouve la différence…? Voire les différences…?!

Des vues du plan à discrétion…

Si vous souhaitez écrire en conservant en permanence le plan de votre travail sous vos yeux et un accès à toutes notes auxquelles vous vous devez de répondre, il est clair que Slugline fait immédiatement la différence avec un affichage à la demande de la structure du récit.

C’est certainement le point décisif de Slugline vis-à-vis de ses compétiteurs car cette colonne supplémentaire n’affiche pas que les séquences ou scènes sur la gauche de votre écran.

En effet, différents équivalents claviers (⌘-4 à ⌘-7) permettent d’afficher l’ordre des scènes, exclusivement les notes, ou toutes les informations. Mais également de masquer le plan avec ⌘-3. Le plus troublant reste la possibilité de visualiser également les niveaux ajoutés transversalement avec l’emploi de balises Markdown à base de #.

Cet affichage personnalisable offre dès lors des perspectives épatantes dans sa manière d’organiser et placer des éléments dans le texte de travail. À ce propos, le meilleur exemple disponible est tout bonnement l’aide fournie par le logiciel sous la forme d’un fichier texte qui mêle allègrement Fountain et Markdown.

Enchaînements naturels au clavier…

La seconde différence réside dans les points de confort au clavier pour le rédacteur. En vrac…

  • Le sommaire et/ou les notes dans une colonne à gauche du texte comme expliqué précédemment
  • Les mêmes équivalents clavier que Highland pour les notes ou la mise en commentaires de portions de texte
  • L’emploi de la touche esc (escape) pour revenir de la prévisualisation au texte éditable…
  • La possibilité de couper le texte d’une action avec deux espaces en fin de ligne comme en Markdown
  • La possibilité de créer des shot via des notes
  • De simplifier la saisie de la syntaxe courante, bien entendu en anglais…
  • En fin de note, un premier retour clavier permet au curseur de sauter la balise de fin de note ]]
  • La saisie en capitales du premier caractère d’un nom de personnage affiche aussitôt dans un pop-up la liste de tous les personnages démarrant par cette même lettre.
  • Mais l’usage d’une tabulation au départ d’une nouvelle ligne précédée; elle-même, d’une ligne vide affiche un pop-up avec toutes les situations possibles et cette même liste de personnages existants…!

  • Juste après avoir spécifié un nom de personnage, un appui sur la touche tabulation permet d’ajouter entre parenthèses une information sur le personnage…
  • Idem, un simple retour clavier permet de sauter la parenthèse de fin…
  • Et, bien entendu, la possibilité d’utiliser les balises Markdown pour graisser ou italiser, etc.
  • Sans oublier la création d’une page de titre pour le tapuscript fini…

Cet ensemble de points de confort de saisie est fort agréable. Comme l’enchaînement des dialogues, des actions, des noms des personnages ou encore de la psychologie de ces derniers se déroule très naturellement, on se surprend à conserver en permanence les doigts sur son clavier pour enchaîner les scènes, à quasiment ne jamais se balader dans les menus…

Une application remarquable

Le confort d’écriture est, à l’usage, tout simplement remarquable. Même si les outils testés précédemment sont efficaces, Slugline conserve pour lui ces deux gros plus, un affichage modulaire de la structure, très facile de mettre à sa main. Et ce confort de saisie dû à une réflexion sur l’enchaînement des besoins rédactionnels typiques à cette activité.

Certes, il n’y a pas les trois options de mise en forme du PDF à l’export comme dans Highland mais il est très facile d’exporter votre texte vers ce dernier si besoin.

Note de fin : nous attendons, sans trop y croire, une version iOS de cette application. Même s’il est possible d’envisager un workflow dédié sous Editorial, il est clair que le portage de Slugline serait un chouette défi pour ce produit s’il conserve ce même confort sous iOS avec une barre additionnelle pour remplacer certaines actions comme la prise de notes.

Pour l’heure, aux yeux de la rédaction de MacPlus, Slugline s’avère techniquement la meilleure application pour l’écriture de scénarios sur Macintosh suivie immédiatement par Highland dont la seule faiblesse (pour le moment…!) est de ne pas autoriser une lecture en mode plan de son contenu.

Le reste — l’essentiel à vrai dire : comprendre l’inspiration et les projets — n’est pas contenu dans ces applications…! Mais prenez le temps d’effectuer une longue visite du site scenario-buzz pour réviser vos idées reçues comme vos méthodes de travail et comprendre pourquoi cette activité nécessite, en effet, l’emploi d’outils spécialisés…

D’ailleurs, autant finir par le contenu des préférences de Slugline qui résume parfaitement la philosophie du produit…!

Slugline (35,99 €) sur Macintosh uniquement