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MacBook Pro 17″ : le test

Nous avons passé un mois avec le MacBookPro 17″ 2,16. A la fois le plus abouti des PowerBook et le premier des “vrais” MacBook, il réserve néanmoins quelques surprises…

Boro

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Apple a présenté le 24 avril dernier la version 17 pouces de son portable professionnel en marge du NAB Show, le salon organisé par la National Association of Broadcasters et qui marque traditionnellement le temps fort de la saison pour le secteur américain de l’audiovisuel (voir la chronique du 24 avril). Avec l’arrivée du MacBook le 16 mai (voir la chronique du 17 mai), la gamme portable d’Apple a – en principe puisque certains sites de rumeurs veulent croire à un très hypothétique ‘MacBook Thin’ destiné au joueurs – achevé sa transition vers Intel autour du processeur Core Duo et la famille MacBook est désormais au complet. L’occasion pour nous de se pencher d’un peu plus près sur le portable de référence d’Apple, avant d’en faire autant avec son petit frère plus spécifiquement destiné au grand-public très bientôt.

Premier contact…

Comme c’est désormais régulièrement le cas, le colis TNT est arrivé avec 2 jours d’avance sur la date estimée au départ de Shanghaï avec une traçabilité à peine prise en défaut l’espace du week-end. Tôt le lundi, le carton qui avait disparu des écrans du site du transporteur était de nouveau localisé, en banlieue parisienne. Deux petites heures après la signature sur le bon de transport, la livraison était confirmée sur la console de suivi de commande de l’AppleStore. Nous aurons l’occasion d’y revenir.

Une fois réceptionné, le paquet se révèle en excellent état, protégé à l’intérieur de l’emballage par une enveloppe de plastique destinée à garantir l’intégrité de l’ordinateur d’un éventuel dégât des eaux pendant l’acheminement. Le carton-valise de la couleur noire habituelle au segment professionnel de l’offre Apple a subi lui aussi la cure d’amaigrissement qui est appliquée à l’ensemble des packaging des produits Apple, depuis les différents modèles d’iPod en passant par les machines et désormais pour les logiciels.
Encore une fois, des emballages moins volumineux – fussent-ils recyclables – c’est moins de matière première, moins d’eau et moins d’énergie pour les fabriquer, et davantage d’unités sur les palettes c’est-à-dire au total moins d’énergie utilisée pour les transporter. La même économie de moyens est perceptible également pour l’agencement à l’intérieur du carton, comme l’on pourra s’en rendre compte avec les quelques photos de “l’effeuillage”…

Petit détail amusant, le petit logo Mac OS qui était perdu au beau milieu de la face supérieure de l’emballage du PowerBook G4 aluminium s’est désormais réfugié dans le coin : est-ce pour faire de la place à d’éventuels petits camarades, du style “Vista ready”? Si tel devait être le cas, voilà qui ne manquerait pas d’alimenter les conversations…

Dans la boîte

Le contenu de la boîte est le suivant :
• le MacBook Pro
• l’adaptateur secteur MagSafe, la prise secteur et le cordon d’alimentation
• la batterie lithium polymère
• la télécommande Apple Remote
• l’adaptateur DVI vers VGA
• les DVD d’installation et de restauration
• la documentation papier et électronique

Exit donc, le modem interne et sa prise téléphonique : il faudra en faire l’emplette séparément si vous prévoyez de vous connecter hors couverture ADSL ou WiFi. La documentation papier, la feuille qui abrite les traditionnels autocollants Apple et les diverses notices sont au format carré, aux dimensions de la boîte noire également au gabarit qui est désormais celui des logiciels chez Apple.

On l’a vu à plusieurs reprises, la déflation à l’ordre du jour dans le volume des emballages est également à l’œuvre au niveau des contenus. Pas véritablement de perte de substance d’autant que le MacBook Pro 17″ affiche toujours 3,1 kg sur la balance, mais au fil du temps les cartons ont tendance à s’alléger des équipements considérés comme obsolètes ou inutilisés par la plupart des gens. Gageons qu’à Cupertino on aura soigneusement pesé le pour et le contre en la matière.

La configuration…

On a de même sans doute arbitré sur le moment où l’on introduirait la possibilité d’opter pour un écran brillant à la commande, ce fut le cas trois semaines à peine après le lancement du modèle; ce n’était pas encore possible lorsque nous avons passé la nôtre. En revanche, il était possible de choisir entre le disque dur d’origine Serial ATA de 120 Go à 5 400 tours/minute et le Sérial ATA à 7 200 tours. Nous nous en sommes tenus à la première possibilité, essentiellement pour des arguments d’autonomie et de confort de stockage. L’option 7 200 tours est plutôt à privilégier dans un usage faisant une large place à la vidéo, et là aussi nous aurons l’occasion d’y revenir plus en détail.

Configuration complète :
• Ecran plat panoramique de 17″, résolution de 1 680 x 1050 pixels
• Processeur Intel Core Duo à 2,16 GHz
• 1 Go de mémoire SDRAM DDR2 à 667 MHz (un module SODIMM) + 1 Go supplémentaire
• Camera iSight intégrée
• Disque dur Serial ATA de 120 Go à 5 400 tr/mn
• Lecteur SuperDrive 8x avec prise en charge double couche
• Carte graphique ATI Mobility Radeon X1600 avec 256 Mo de mémoire GDDR3
• Un port FireWire 400, un port FireWire 800 et trois ports USB 2.0
• Clavier étendu rétro-éclairé
• Trackpad à fonction de défilement
• AirPort Extreme (802.11b/g) et connectivité Bluetooth 2.0+EDR
• Emplacement ExpressCard/34
• Sortie vidéo DVI double liaison
• Port Ethernet Gigabit
• Entrée/sortie numérique optique et analogique.—–

Premières impressions

Le facteur de forme [[désolé, je l’ai dit… :langue]] n’a pas changé sur le MacBook Pro 17″ pouces par rapport à la famille PowerBook ; les dimensions et le poids sont les mêmes et l’aluminium anodisé est toujours là, de même que les haut-parleurs de part et d’autre du clavier rétro-éclairé. Seule la fente du SuperDrive est désormais intégrée au champ de plastique qui fait le tour de la partie inférieure : le lecteur-enregistreur 8x et double couche
est différent de celui du modèle 15,4 pouces et a du être légèrement remontée.
Petit détail qui en dit long sur le soin apporté à la finition, on trouve maintenant une bande dépolie juste en bas de l’écran, dans laquelle va se refléter le mot MacBook Pro, mais sous certaines conditions de lumière seulement…

Mise en œuvre…

Le déploiement est aisé, d’autant que le système d’exploitation a été installé en usine, et une fois le “vieux” PowerBook démarré en mode “cible” – touche T enfoncée au démarrage pour le transformer en disque dur – 45 minutes suffisent pour transférer applicatifs, dossier utilisateur et paramètres réseau d’un ordinateur à l’autre… via les ports FireWire 800 (désolé !).

A la première charge, le côté gauche de la machine chauffe comme une forge – le terme de “fondeur” pour les fabricants de puces n’est pas usurpé. Après le premier cycle de charge-décharge complet, et 2 heures de maintien sur le secteur une fois en charge, les choses vont rentrer dans l’ordre. Sur cet exemplaire-ci et du moins pour l’instant il n’y a pas eu de problèmes de surchauffe de la batterie – ou du processeur – dont certaines unités de la famille MacBook et MacBook Pro ont semble-t-il de temps en temps à pâtir.

La chaleur dégagée par le MacBook Pro avec son cœur double est – somme toute et au pifomètre puisque les outils de stats se révèlent incapables de donner la moindre indication sur la température des processeurs ou l’activité du ventilateur – tout à fait comparable à celle du PowerBook avec son unique PowerPC G4. Quant au ventilateur, son activité reste tout à fait discrète avec un bruit plutôt plus agréable que celui du PowerBook, et qui rappelle le “souffle” très discret de l’iMac G4 quand celui du PowerBook s’apparente au cliquetis d’un projecteur de cinéma.

D’une manière générale, le sentiment de vélocité et de réserve de puissance est immédiat, dès le premier redémarrage et qui se confirmera au fil des lancements : le système “boute” plus vite, les iApps fournies par Apple sont elles aussi beaucoup plus rapidement lancées que sur un PowerBook G4 1,5 GHz lancé tout juste deux ans auparavant, et qui nous servira de référence.

… et principales innovations

L’écran et sa qualité sont – si vous pardonnez la lapalissade :langue – les premières choses qui sautent aux yeux. Présentée comme 36% plus lumineux que celui de son prédécesseur lui-même déjà annoncé comme amélioré de 46% sur ce plan en octobre dernier, la richesse des nuances de la nouvelle dalle permet de retrouver des détails dans les blancs sur l’interface familière de Mac OS X que l’on avait pu croire envolés avec Tiger, ainsi que dans les applications. Même les images du web gagnent en richesse et en nuance ; quant aux originaux des photos numériques, les voilà face à un juge de paix intransigeant pour ce qui est du “bruit”…

Le Trackpad est sensiblement de la même taille que celui du PowerBook G4 17″ qui l’a précédé en octobre dernier, mais également de celui du MacBook Pro 15,4 pouces qui a ouvert le bal des nomades en Core Duo, et que MacGregor examiné en mars (voir le test). Petite différence avec celui-ci, le périphérique de pointage embarqué du modèle 17 pouces n’a plus grand chose à envier à une souris classique dans la mesure où celui-ci permet de sélectionner une option supplémentaire parmi les “gestes-trackpad”. On avait jusqu’à présent le clic et le “glissement-verrouillé” avec un seul doigt, puis le défilement dans la page avec 2 doigts sur le trackpad, il faudra désormais y ajouter le “clic secondaire”, équivalent du clic droit sur une souris à 2 boutons et effectué avec une tape avec 2 doigts sur le trackpad.

L’ensemble des fonctions de la souris est désormais regroupée, et constitue un apport intéressant pour peu que l’on consente à se soumettre à un petit apprentissage sensori-moteur relativement rapide un fois que l’on est dans le bain.—–

Le clavier est toujours aussi agréable, peut-être un peu plus ferme que celui de l’antépénultième génération, et l’intensité du rétro-éclairage qui se déclenche quand la luminosité ambiante décroît est, elle, nettement plus importante, comme c’était déjà le cas pour la dernière révision des PowerBook. Le capteur est nettement plus sensible : il est très agréable de pouvoir travailler ainsi dans une pièce aux volets tirés par une chaude après-midi et le clavier revient automatiquement en mode “éclairé” après un retour de pause, ce qui n’était pas (ou plus?) le cas du PowerBook PowerPC.
En revanche, les interstices entre les touches vont malheureusement continuer de recueillir tout un tas de poussières, cheveux de retour de chez le coiffeur, etc.

Petite remarque ou impartial message, comme on voudra : on peut désormais se rendre compte avec l’augmentation de la résolution de l’écran combien le PowerBook 17″ et son successeur le MacBook Pro 17 peuvent être plus spécifiquement destinés aux cadres supérieurs flirtant avec la cinquantaine, et obligés par une presbytie naissante à tenir ce qu’ils regardent à distance de plus en plus éloignée de leurs yeux. D’où sans doute l’immensité désolée de l’espace du repose-mains, qui éloigne le clavier, collé à l’extrême limite de l’écran au point de presque obliger de pianoter à bout de bras [[et que dire du calvaire vécu par les architectes ventripotents !]] – par opposition à tous ces script kiddies désargentés que l’on voit sur toutes les WWDC occupés à “pisser de la ligne”, courbés sur l’écran de leur 12 pouces. A Cupertino on a entrepris de les désaliéner en retirant ledits 12 pouces de la gamme : si l’on pouvait y faire également un effort dans l’autre sens en profitant de la refonte qui accompagnera très certainement le prochain modèle pour rapprocher le clavier de l’utilisateur, “un qui balance entre deux âges” leur en serait grandement reconnaissant… :langue

iSight fait désormais partie du paquetage standard des nouvelles recrues de chez Apple, de même que la télécommande qui gouverne FrontRow.
La qualité de l’image de la “caméra embarquée” est sans conteste bien meilleure que celle de la classe de juin 2003, comme annoncé par le constructeur, ce qui n’est guère étonnant puisque le capteur a été retravaillé, que le traitement de l’image est optimisé par l’utilisation de CoreImage et de l’architecture PCI-Express qui décharge le processeur – au demeurant double et beaucoup plus puissant – d’une bonne partie de sa tâche vers une carte vidéo a priori survitaminée puisqu’il s’agit d’une ATI Mobility Radeon X1600 avec 256 Mo en lieu et place d’une ATI Mobility Radeon 9700 64 Mo. Chose étonnante puisque l’iSight externe disposait de deux grandes oreilles traitant le son en parallèle avant son intégration, le rendu sonore du micro du MacBook Pro a été apprécié par les interlocuteurs comme incontestablement meilleur.

En ce qui concerne FrontRow, peu de chose à dire si ce n’est que l’on s’attendrait peut-être à davantage de réactivité au lancement des applications – le syndrome “zappette” – mais la qualité de l’expérience procurée par l’écran, que ce soit à la lecture d’un DVD, d’une bande annonce ou des photos des différentes bibliothèques est vraiment excellente. Peut-être plus impressionnante encore, c’est sans doute la facilité avec laquelle les bibliothèques iTunes ou iPhoto sont accessibles, une fois le partage entre ordinateurs activé : simple comme “Bonjour” !

Le son des hauts-parleurs est tout à fait agréable et suffisant pour une utilisation courante ou visionner des DVD – a fortiori si l’on est au dessus du clavier – même si ceux-ci n’ont pas la dynamique dans les basses des nouveaux aimants au néodyme.

AirPort semble devoir fonctionner avec une efficacité accrue, notamment en ce qui concerne la détection des réseaux disponibles. Les deux ordinateurs étant placés côte à côte, le MacBook Pro a été en mesure de détecter plusieurs réseaux WiFi au voisinage superbement ignorés par le PowerBook, sans que l’on puisse l’attribuer avec certitude à l’amélioration de la conception des antennes ou de la carte. Le module Airport+ Bluetooth EDR est en effet d’un modèle nouveau, spécifique aux modèles Intel tout comme bien entendu leur programme interne.
La consommation électrique de l’utilisation d’AirPort semble également avoir été améliorée pour peu que l’on évite de solliciter trop fréquemment le disque dur, Apple ayant sans doute bénéficié du savoir-faire accumulé par Intel avec le Centrino en matière de chipset peu gourmands. Est-ce utile de le rappeler? Une conversation iChat va puiser très largement dans vos réserves avec l’utilisation intensive des ressources qu’elle réclame, comme toutes les applications vidéo.

L’autonomie de la batterie de 68 Watt-heure est le principal sujet de déception pour cette machine par ailleurs très réussie. Encore faut-il nuancer le propos puisqu’avec 4h 30 à 5h en mode “économie” et la luminosité de l’écran à 50%, elle fait jeu égal dans des conditions équivalentes avec un PowerBook G4 1,5 GHz de la génération de 2004, et ce malgré un écran plus vaste, d’une résolution et d’une luminosité très améliorée pour un processeur plus puissant, et doté d’un cœur double qui plus est. Seulement voilà, le discours marketing a ceci de pervers que lorsque qu’Apple annonce jusqu’à 5h30 d’autonomie et que celle-ci est amputée d’une bonne heure après à peine 3 à 4 cycles de charge, le hiatus avec la réalité fait forcément désordre.

En définitive, l’utilisation du WiFi en mode “économie d’énergie” et en limitant les accès à la cache et au courrier au minimum porte l’autonomie à 3h 30 à 4h environ, tandis que celle de la machine avec la luminosité poussée au maximum donne 3h à 3h 30, toujours en fonction de la fréquence des accès au disque dur : pas si mal et même plutôt mieux, toujours en regard du 15,4 pouces G4 qui nous sert de référence.

MagSafe et le procédé magnétique de la prise d’alimentation a fait l’objet de quelques critiques sur le MacBook Pro 15,4 pouces où il avait d’abord été introduit : conçue pour se désolidariser en cas de traction accidentelle exercée sur le fil, la prise avait tendance à se détacher beaucoup trop facilement en fonction de l’angle pris par le fil d’alimentation par exemple. Ce n’est plus le cas, et il faut désormais s’y reprendre à 2 fois avant de retirer le connecteur MagSafe de l’ordinateur lorsque l’alimentation est branchée.

Apple recommande d’ailleurs de n’effectuer ces opérations que lorsque l’appareil n’est plus branché : l’efficacité en sera-t-elle la même si votre petit dernier s’entrave dans le câble lorsque le nomade est sous tension avec son précieux contenu? Le dispositif de protection du disque Motion Sensor déjà présent depuis quelques mois sur les portables de la Pomme est-il à même de prendre le relais? Nous n’avons pas poussé les investigations jusques-au crash test en bonne et due forme…

Le SuperDrive 8x Double Couche est efficace et véloce, et s’acquitte à merveille du gravage ou de la gravure, comme on voudra, des CD-ROM et autres DVD… à l’exception de certaines marques de galettes Double Layer : Verbatim est parfaitement acceptée quand Philips est impitoyablement rejetée, avec pour diagnostic l’impossibilité à calibrer le faisceau laser. Après consultation du support en ligne et l’habituelle “démarche en entonnoir” pour éliminer les causes les plus probables d’erreur, le problème est identifié comme étant le plus probablement d’ordre logiciel. Dont acte.

BootCamp s’installe, et Windows à sa suite, de façon absolument transparente et en 2h 30 à peine – pilotes compris -, à se demander comment le journaliste de Sud-Ouest qui compte 4 à 5 heures pour cela a fait son compte…

A propos de l’AppleCare et de son enregistrement

Apple propose gratuitement 90 jours de support utilisateur téléphonique, en plus de la garantie légale d’un an, service que l’on peut considérer comme une période d’essai au même titre que celle de la suite iWork par exemple, pour l’extension de garantie à deux années supplémentaires et 3 années pleines de support téléphonique cette fois. 90 jours ou trois années pleines? Voire. L’activation de l’Apple Care est effective dès que le carton qui contient l’ordinateur quitte l’usine, soit au minimum une semaine avant la réception de la machine. Nous l’avons vu – et cela était mentionné à dessein – l’efficacité du suivi chez TNT autorise sans le moindre problème l’activation de l’Apple Care à la minute où le livreur a refermé la porte derrière lui…

Le tour de passe-passe permet de transférer sur la division Apple Care la responsabilité de la sauvegarde de la machine et d’en décharger le département qui en serait chargé le cas échéant, que celui-ci soit rattaché à la production ou à la distribution vers les grossistes ou les magasins de détail. Concrètement cela revient à en faire financièrement supporter la charge sur le client de l’AppleStore en ligne, la couverture de son matériel vis-à-vis des aléas du transport étant de fait assurée par la garantie légale utilisateur et sans que le client ait pendant ce laps de temps l’usage du produit par ailleurs payé dès la commande.
Idem pour le support utilisateur, lequel se voit amputé au minimum d’1 semaine sur les 90 jours théoriques prévus et dont le prix est compris dans celui de la machine, mais c’est également le cas dans le cas de la souscription d’un contrat AppleCare Protection Plan.

Il est vrai que le contrat stipule que l’activation se fait à la date de l’achat ; la page de l’AppleStore précise explicitement que “lorsque vous achetez simultanément l’AppleCare Protection Plan (par inscription automatique) et un Mac sur l’Apple Store en ligne, vous êtes automatiquement inscrits pour bénéficier du plan et votre couverture est immédiatement étendue à 3 ans à compter de la date d’expédition de votre Mac-“. C’est juridiquement bien joué et habile sur le plan comptable : de ce côté là rien à dire. Il n’est pas certain que ce soit également le cas d’un point de vue commercial.

C’est une raison supplémentaire pour rester fidèle à votre revendeur Apple attitré, si vous avez pu tisser des relations de confiance avec lui. En tout état de cause, il n’activera la garantie et le support utilisateur que lorsque vous quitterez son magasin avec votre carton sous le bras…—–

Le test

Depuis le début de ce passage en revue, la référence du PowerBook G4 1,5 GHz prise pour mettre le MacBook Pro 17 2,16 en perspective n’est pas le fruit du hasard. Dévoilé en marge du NAB de Las Vegas, en avril 2004 en même temps qu’Apple misait clairement sur la Haute Définition et le MPEG-4 Part 10 pour maintenir son leadership dans le secteur de l’édition vidéo (voir la chronique du 19 avril 2004), le PowerBook G4 1,5 GHz 15 et 17 pouces avait été présenté alors comme le banc de montage baroudeur par excellence, capable de “dé-rusher” dans à peu près toutes les circonstances grâce à sa puissance, son clavier rétro-éclairé et son port FireWire 800 qui accompagnait l’annonce des premiers périphériques de montage HD munis d’une interface FireWire.

C’est également sur ce créneau des bancs de montage portables audio ou vidéo qu’est présenté le MacBook Pro 17 pouces (voir l’interview du 30 avril) que nous examinons aujourd’hui, quand les derniers modèles basés sur un processeur PowerPC G4 1,67 GHz qui l’ont précédé le 19 octobre 2005 affichaient paradoxalement des performances en retrait sur le plan de la vidéo. Dotés pour la première fois de l’architecture PCI-Express à la suite des iMac G5 dévoilés une semaine plus tôt, c’est d’ailleurs lors d’un salon professionnel destiné cette fois aux photographes – PhotoPlus à New-York – qu’ils avaient été présentés à l’occasion de la première apparition d’Aperture (voir la retranscription du Keynote).

Outils et méthodologie

C’est la raison pour laquelle nous avons essayé de mettre en place un protocole d’évaluation qui privilégie le traitement de la vidéo, y compris en utilisant les outils semi-professionnels recommandés par le constructeur dans sa présentation commerciale. Il s’agissait également d’appréhender dans la plus large mesure possible les nuances de comportement de la machine, afin de tâcher d’en savoir un peu plus sur ses qualités et ses défauts de conception. Sur un ordinateur explicitement destiné aux professionnels du son et de l’image, le “saupoudrage” d’évaluations à partir d’applications grand-public n’aurait pas eu grand sens.

En revanche, nous avons essayé de jouer sur la diversité de la palette logicielle proposée par Apple, ainsi que sur celle des formats d’encodage dans cette période de transition vers le format HD pour regarder en quoi le MacBook Pro se différenciait de la génération précédente. Deux générations de processeurs séparant les 2 modèles de portables, nous avons inclus dans le protocole le comportement d’une machine d’une génération intermédiaire, basée sur un processeur G5 et fréquemment utilisée par les professionnels pour du montage et de l’encodage courant. Nous avons complété ce panorama par une évaluation plus succincte de l’encodage du son, du traitement d’une image fixe et de la compression de fichiers qui donnent également des indications sur les capacités du MacBook Pro.

Matériel de référence :

Type PowerBook G4 iMac G5 MacBook Pro
écran 15″ 20″ 17″
Vitesse horloge 1,5 GHz 2,1 GHz 2,16 GHz (x2)
RAM 1,25 Go 1,5 Go 2 Go
Video 64 Mo 128 Mo 256 Mo
Disque Dur 5400 rpm 7200 rpm 5400 rpm

L’augmentation de RAM et de la puissance de la carte video correspond à l’évolution normale du matériel. En revanche, il conviendra de tenir compte de la différence de vitesse entre les disques durs des portables et celui de l’iMac G5 : il s’agit en effet du variable importante en ce qui concerne la vidéo, d’autant que le différentiel est de 33% à l’avantage de l’iMac. Le disque dur standard de 5400 a été privilégié à l’achat pour des raisons d’autonomie, de volume sonore et de capacité de stockage, dans le cadre d’une utilisation principalement sur de l’image fixe.

Applications :
iMovie 6, Quicktime 7.1, Final Cut Express HD 3.5, iTunes 6, Photoshop 8, BOMArchive.

6 mois après les premières machines Intel et les premiers softs estampillés ‘Universal Binary’, nous avons jugé que la transition était suffisamment avancée pour n’utiliser que des applicatifs Binaire Universel – Photoshop excepté, pour les raisons que l’on sait – Apple étant supposée disposer de ressources suffisantes en matière de génie logiciel pour montrer l’exemple sur ce plan…

Enfin, pour améliorer la lisibilité des résultats nous avons opté pour la présentation des différentiels adoptée par Apple sous forme de delta, arrondis à l’unité inférieure, par ailleurs assez inexplicablement laissée de côté jusqu’à présent dans le reste de la littérature consacrée au Mac :langue.

Exploitation des résultats

iMovie 6.0.2 :
• Importation des 6 premiers clips de 31 secondes de la campagne TV actuelle aux États-Unis “I’m a Mac, I’m a PC” : 640X496 et de 2,5 à 3 Mo pour le format Digital Video (DV) et 848×496 et de 6 à 7 Mo pour le format High Definition Video (HDV).

Avec un différenciel de 2,05 et de 2,34 respectivement pour le G5 et le MacBook Pro Core Duo, les 2 dernières générations de machines font pratiquement jeu égal sur le format digital ordinaire, soit 2 fois mieux que le PowerBook. En ce qui concerne le format HD, c’est l’iMac G5 qui prend le meilleur sur le MacBook Pro avec environ 25% de bonus. On peut raisonnablement considérer que sur les fichiers 2 fois plus lourds du format H.264 l’influence du disque dur de l’iMac 1/3 plus rapide que celui du MB Pro s’est révélée déterminante sur celle de la vitesse processeur ou de la taille de la mémoire vive. L’adressage 64 bit du PowerPC 970 G5 est également plus à dans la manipulation des gros fichiers.

• Exportation du projet de 3 minutes 06 secondes regroupant les 6 clips au format DV, sans transition, vers le format DV CD ROM (15 images seconde, 320X240, son stero maxi), et vers le format HQ (H.264, 25 images seconde, 720X576).

Là encore, la combinaison de l’architecture 64 bit du G5 et du disque dur 7200 tours permettent à l’iMac de faire très largement bonne figure, avec un différentiel très faible en faveur du MacBook Pro dans le cas de l’export du standard Digital Video vers le même standard DV : 64 bit et nouvelle architecture Core Duo marquent un progrès réel par rapport au PowerBook G4. Mais ce sont les résultats de l’export du format DV vers le H.264 qui sont surprenants : malgré l’avantage théorique du 64 bit d’une part, ou du Core Duo d’autre part, le PowerBook G4 reste étonnamment dans la course dans ce qui va rester l’emploi le plus courant du montage numérique, en attendant la démocratisation des caméras au format Haute Définition.

• Exportation du projet de 3 minutes 06 secondes regroupant les 6 clips au format DV, sans transition, vers le format HQ (H.264, 25 images seconde, 720X576), et des 6 clips format HD vers une séquence QT (Reseau local, 640×480 VGA, H.264, qualité elevée, letter box), toujours sans transition.

On voit comparativement que lorsque la complexité des calculs augmente, le Core Duo commence à donner davantage sa mesure, avec un delta de 2,5 contre un peu moins de 2 pour le G5.

QuickTime 7.1.0 :
• Exportation d’une séquence de 3 minutes 06 secondes regroupant les 6 clips au format DV (720×576, 640 Mo) pour l’iPod (H.264, réglages par défaut) et de son équivalent au format HD, toujours vers l’iPod, réglages par défaut.

La complexification de la tâche avec à la fois le travail sur le codec H.264 et la réduction drastique du format de la séquence montrent que le MacBook Pro est infiniment plus à l’aise que l’iMac G5 sur des conditions difficiles : le différentiel est supérieur à 3 par rapport au PowerBook, mais également pratiquement de 2 vis-à-vis de l’iMac G5 sur le format DV. C’est encore plus vrai pour le format HD puisque le delta du MB Pro est supérieur à 4 vis-à-vis du PowerBook, et surtout pratiquement égal à 3 au regard des résultats de l’iMac G5.

Final Cut Express HD 3.5.0 :
• Exportation d’une séquence de 3 minutes 06 secondes regroupant les 6 clips au format DV (720×576, 640 Mo) pour l’iPod (H.264, réglages par défaut) et de son équivalent au format HD (), toujours vers l’iPod, réglages par défaut.

Dans les mêmes conditions et avec le moteur de QuickTime puisque nous n’avions pas la possibilité d’utiliser Compressor 2.0, c’est l’iMac G5 qui prend le meilleur sur le MacBook Pro sur le format DV, pour un différentiel minime avec le PowerBook (respectivement 1,8 et 1,6). Pour ce qui est du format HD au contraire, le Core Duo donne cette fois toute sa mesure avec un delta pratiquement égal à 4 (3,94), et 2,4 pour l’iMac G5.

La différence de vitesse entre les 2 types de disque dur pouvant difficilement expliquer les écarts constatés, on est fondé à penser que le code de Final Cut Express HD a été optimisé de façon préférentielle sur le format HD, beaucoup plus valorisant sur un secteur très en pointe, pour une version intermédiaire du logiciel d’apprentissage du montage optimisée pour la première fois pour Intel.
Les fichiers générés par FCE HD 3.5 pour ce test sont d’ailleurs sensiblement plus légers que ceux produits par QuickTime Pro.—–

iTunes 6.0.4 :
• Conversion d’un fichier musical AIFF de 36,9 Mo au format 128 kbs, 192 kbs et Apple Lossless.

Le différentiel entre le MacBook Pro et le PowerBook est peu important (± 1,5), et relativement constant. En revanche, c’est l’examen des résultats du G5 qui sont intéressants, et qui décroissent au fur et à mesure que l’algorithme de compression devient plus lourd et plus complexe à générer.

Photoshop 8.0.1 :
• Application d’un filtre (emballage plastique) d’un fichier de 2,5 Mo au format jpg.

Les résultats sont conformes aux estimations annoncées par Adobe au début de l’année, avec une dégradation de l’ordre d’environ 30% par rapport au PowerBook, et même aux alentours de 50% avec l’iMac G5.

BOMArchive :
• Archive Zip d’un dossier de 25 éléments (440,2 Mo) par l’intermédiaire du Finder.

L’utilitaire de compression d’Apple est intégré au système de façon totalement invisible, et à ce titre supposé être optimisé pour chacune des 2 versions de l’OS, Intel ou PowerPC. Dans ces conditions, le PowerBook continue de pas mal tirer son épingle du jeu, avec un différentiel de 1,6 par rapport au G5 et 2 par rapport au MacBook Pro Core Duo… lequel n’utilise au maximum que la moitié de sa puissance processeur pour l’occasion. Est-ce une option délibérée des ingénieurs d’Apple, pour une fonction supposée s’exécuter le plus souvent en tâche de fond?

Synthèse et conclusion

Arrivés à ce stade, nous tenons à remercier chaleureusement ceux de nos lecteurs qui nous ont suivi jusqu’ici, en espérant qu’ils se trouveront suffisamment payés de leurs efforts. Le plan d’expérience un peu plus systématique que ce qui se pratique d’ordinaire devrait avoir permis – sinon d’éviter à coup sûr de passer un peu trop rapidement au travers d’huisseries largement béantes, ce qui serait présomptueux de notre part d’affirmer :langue – du moins d’espérer avoir été un peu au delà des idées habituellement reçues.

Comme on pouvait s’y attendre, les résultats qui ont été présentés ici sont assez éloignés des delta de 5,2 et 5,7 sur les calculs d’entiers et en virgule flottante, présentés par Apple sur les benchmarks comparant PowerMac G4 1,67 et MacBook Pro Core Duo 2,16 – c’est même un PowerBook 1,5 qui nous servait de référence. Pour la simple raison que les calculs en puissance pure n’entrent que seulement pour une part dans les performance d’une machine, au même titre que l’optimisation des différents éléments de l’architecture matérielle entre eux, et de la manière dont l’ingéniérie logicielle – depuis l’application jusqu’à l’ensemble des noyaux de l’OS – en tire ou non la quintessence.

C’est particulièrement vrai dans le domaine de la vidéo, et les chiffres ci-dessus de part leur dispersion méritent non seulement qu’on s’y arrête un instant mais surtout qu’on les creuse plus avant, avec Compression et Final Cut Studio par exemple.

Le format Digital Video on a pu le voir est loin de désavantager le PowerBook G4 : les résultats sont soit pratiquement équivalents, soit à peine un peu plus que 2 fois meilleurs sur le Core Duo que sur le PowerPC G4. Compte-tenu des 2 unités de calcul du processeur Intel, cela signifie que même sur une application comme iMovie 06 qui fait partie de la première vague des ‘binaires universels’, mais aussi Final Cut Express 3.5, le programme tire tout juste – voire pas du tout – parti des 2 unités de calcul comme pour l’exportation vers le format H.264 à partir d’un format Digital Video “simple”.

Le format HDV au contraire apparaît comme nettement plus optimisé ; on se souvient combien les piètres performance de QuickTime Pro lorsqu’il s’agissait de transformer un fichier vidéo au format de l’iPod avaient pu être accueillies avec déception. Tout ce passe comme si à Cupertino on avait désormais décidé de faire peser l’essentiel de son effort sur le format H.264, tout comme en son temps on n’a pas ménagé ses efforts pour faire du PowerPC G4 la plate-forme de référence du montage numérique, au tournant des années 2000.

Conclusion

Tout ceci n’est pas sans conséquences : le PowerPC reste une plate-forme très largement compétitive pour le montage vidéo au format DV, et le gain de productivité du MacBook Pro ne justifie un investissement dans un nouvel appareil que si celui-ci est motivé par d’autres utilisations comme le montage au format HDV d’un bout à l’autre de la chaîne de production par exemple. On a vu que c’est dans ce cas de figure que le porte-étendard de la famille MacBook donnait sa pleine mesure, mais l’utilisation d’Aperture dans des conditions de flexibilité plus exigeantes par rapport à un PowerMac ou même un iMac G5 pourrait constituer une indication d’achat très pertinente, chose qui n’était absolument pas envisageable avec le PowerBook selon les premiers essais que nous avons pu faire.

En revanche, Aperture est d’un usage très agréable et confortable avec le MacBook Pro. On optera alors pour l’un ou l’autre des disques durs proposés par Apple – 5200 rpm ou 7200 – en fonction de l’utilisation envisagée, photo ou vidéo. Pour résumer avec un sourire, comme tous les surdoués, il va se montrer brillant dans son domaine de prédilection, avec d’autant plus d’énergie que c’est difficile, et se parfois avoir tendance à “laisser filer” sur le reste… a fortiori quand c’est plus facile… :langue

Mais l’examen un peu en profondeur du MacBook Pro permet également d’en dire davantage sur son petit frère le MacBook, et son absence de carte graphique. Significativement peu différents sur le format DV – quand l’architecture PCI-Express de l’iMac G5 ou du MacBook Pro est supposée décharger le processeur principal d’une partie des calculs vers des cartes graphiques 2 et 4 fois plus puissantes que celles du PowerBook G4 qui a servi de référence – les résultats obtenus permettent de relativiser la pertinence du débat sur la présence ou non d’une véritable carte graphique sur la dernière petite merveille d’Apple. Surtout si l’on se souvient que le chipset GMA950 qui équipe le MacBook est programmable et a fait l’objet d’une optimisation pour le noyau Core Image.
A la question que tout le monde s’est posé lors de la sortie du MacBook “Pourquoi n’ont-ils pas mis de “vraie” carte graphique?“, la réponse la plus approchante pourrait bien être “parce qu’en dehors de quelques applications à la vidéo haute définition ou de jeux 3D il n’y en avait pas besoin“… celle-ci devant éventuellement être réservée au modèle “special gamers” que certains sites de rumeurs prédisent. De là à déduire que l’influence de la présence ou non de ladite carte sur les applications les plus courantes pourrait bien être voisine de lambda… :smile

Pour le reste, on est avec le MacBook Pro 17″ 2,16 GHz devant une machine sans défaut majeur, avec une architecture arrivée à maturité et qui sait désormais tirer parti du PCI-Express. Ultime PowerBook par son facteur de forme, et sans doute précurseur d’une longue série de MacBook par son architecture interne, il est très certainement le rapport “prix/poids/puissance” le plus abouti par Apple depuis très longtemps dans sa gamme professionnelle portable. Son prix qui reste conséquent le réserve cependant aux professionnels de la création, ou dans le cas d’une option prise vers le bureau entièrement mobile qui renonce à l’écran externe ou au poste fixe.

La luminosité et la richesse des nuances de l’écran, même en option “mate”
La puissance du Core Duo et sa vitesse d’exécution sur les tâches courantes
La nouvelle iSight et FrontRow
La sensibilité d’AirPort
Le port FireWire 800 retrouvé et le 3e port USB
Le TrackPad et le retro-éclairages améliorés
La discrétion du ventilateur et la chaleur raisonnable
Le soin d’ensemble apporté à la finition

L’autonomie un peu décevante de la batterie par rapport à ce qui est annoncé
Toujours des interstices entre les touches du clavier